Il y a quelque temps, j’ai publié une compilation de toutes les initiatives lancées pour aider les indés :

 

Je continue cette liste aujourd’hui avec la présentation d’une nouvelle démarche, la création de l’Alliance des Auteurs Indépendants Francophones.

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Lancée le 20 février 2017, en moins de deux jours, l’AAIF a fait le buzz sur les réseaux sociaux : plus de 100 inscrits sur Facebook et sur Twitter et probablement plus encore à leur newsletter…

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Vous imaginez bien que c’est également mon cas. 😉 Par contre, peut-être vous demandez vous l’intérêt que j’y trouve ?

Retour sur les parties du manifeste qui m’ont convaincue.

 

[Les objectifs :]

  • encourager et défendre l’édition indépendante  ;
  • mettre en lumière l’expérience des auteurs et autrices autopubliées ;
  • soutenir des initiatives innovantes ;
  • offrir aux indépendant·e·s des ressources documentaires en ligne et de l’aide administrative ;
  • militer pour une meilleure reconnaissance et une clarification du statut de créateur indépendant professionnel ;
  • organiser des évènements, rencontres et rassemblements ;
  • garder la communauté informée…

J’aime l’idée d’un lieu recensant tout ce qui a trait à l’autoédition : une sorte de bibliothèque virtuelle / wiki / blog d’un côté associé à un groupe militant qui essaie de faire changer les choses. À l’heure actuelle, les informations sont trop dispersées, on ne les obtient qu’à force de fureter sur le net et en compilant les sources. En outre, on est toujours plus fort à plusieurs, je ne vous apprends rien… 😉

 

Qu’une chose soit claire, l’AAIF n’est pas un énième réseau commercial ou marketing destiné à faire la promotion de tel ouvrage ou de tel auteur. L’AAIF ne décernera aucun label de qualité, car elle n’est pas là pour préjuger de la qualité d’un texte, du travail d’un créateur ou pour favoriser l’entre-soi : comme dans toutes les corporations, il existe de bons et de mauvais professionnels — et dans notre cas, c’est le public seul qui décide. (…) Le but de l’AAIF n’est pas de mettre en lumière les individus, mais de faire avancer la cause et de servir les intérêts de la multitude.

Bien ! Même si je suis inscrite dans certains regroupements d’auteurs, notamment sur FB, et suis ravie de la chose, ce que j’apprécie dans l’AAIF c’est qu’ils ne sont pas dans cette démarche-là, justement. Si les groupes d’intérêts ont une légitimité et un certain confort (on est « entre nous »), pour des actions d’envergure il nous faut une structure plus large, c’est clair. L’AAIF est claire dans ce sens : ouverte à tous, son but est de faire avancer TOUS les indés.

 

Il ne s’agit pas non plus de mettre deux modèles économiques distincts en concurrence. Nous pensons que l’édition telle qu’elle a existé jusqu’ici et la publication indépendante peuvent avancer de concert. Mieux, elles en ont le devoir. Car leur coexistence peut être envisagée comme l’une des solutions possibles aux grands défis qui nous attendent, comme l’engorgement des librairies, l’indisponibilité d’anciens titres, la paupérisation des créateurs et la construction d’un paysage numérique viable pour celles et ceux qui nourrissent la création. Les auteurs et autrices d’aujourd’hui sont souvent hybrides : quelquefois sous contrat avec un éditeur, quelquefois indépendant·e·s pour des raisons créatives ou économiques. Nous devons composer avec cette réalité, mais pas seulement ; nous devons mieux l’accompagner et l’encourager en lui offrant ressources, outils, expérience.

Là encore, j’adhère à 100 % au message : j’ai toujours dit qu’il y avait de la place pour les deux systèmes et qu’il n’était pas question de faire du tort à l’édition classique. Pour de nombreux auteurs et lecteurs, celle-ci est indispensable. Par contre, pour un nombre considérable d’auteurs, l’accès aux ME (maisons d’édition) n’est pas possible (sélection, niches éditoriales incompatibles, besoin de liberté) et pour ceux-ci, l’indépendance doit être facilitée.

 

Favoriser une liberté de création totale pour les auteurs·trices et lutter contre leur précarisation doivent être les deux piliers qui guident notre action.

Les indés ont, il me semble, déjà la possibilité de créer ce qu’ils souhaitent, aussi je m’intéresse surtout au deuxième aspect : lutter contre la précarisation. En effet, à l’heure actuelle, le statut des auteurs indépendants est encore trop flou : il nous faut notamment obtenir un statut fiscal, un droit à la sécurité sociale, une reconnaissance des acteurs des métiers du livre qui nous manque cruellement à l’heure actuelle.

Et je pense que l’AAIF peut nous permettre de tendre vers cela.

 

Bref, si vous êtes auteur indépendant ou hybride ou hésitez à le devenir, je vous encourage vivement à vous abonner à l’AAIF… À mon avis, les choses vont bouger prochainement et c’est le bon moment pour participer à l’aventure. J’en suis, en tout cas, et vous ? 😉

 

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