Vous avez été très patients et je vous en remercie.
L’article ci-dessous m’a pris plus de temps que je ne le pensais à écrire car je tenais vraiment à vous faire partager au mieux ma situation et mon point de vue : pour moi il était important que je vous fasse apprécier tous les avantages de l’autoédition via l’impression à la demande, tout en restant objective et réaliste sur ses limites. A cela s’est rajoutée une rentrée extrêmement dense et j’ai pris du retard dans mon planning…
Pour me faire pardonner, je publie un très long article ce soir… et un autre demain. Comme cela vous aurez eu vos deux articles de la semaine tout de même !
Alors revenons-en à ce qui nous intéresse aujourd’hui à savoir les avantages de l’autoédition.
Petit rappel des inconvénients et des avantages avant de détailler les avantages (les inconvénients l’ont été dans l’article précédent) :
Les Avantages
1. Les délais
Je planche sur mon roman depuis le mois de mai. Je pense le sortir en octobre. Calculez… Oui, cela fait un intervalle de six mois.
Cela vous paraît long ? Eh bien, ça ne l’est pas !
Avec une maison d’édition, le temps peut se décompter en années :
– le temps d’avoir une réponse (parfois elle arrivera des mois après votre envoi, parfois vous n’en aurez pas…) ;
– le temps d’effectuer les corrections demandées par la maison d’édition dans le cas où votre manuscrit est retenu ;
– le temps que l’éditeur fasse tout le travail de correction, mise en page, mise en forme, couverture, etc ;
– le temps que la sortie de votre livre tombe au moment le plus propice pour l’éditeur (cf son catalogue et ses autres sorties)
Mon manuscrit avait été validé par une maison d’édition en octobre 2013… et il devait faire partie de la rentrée littéraire d’automne 2014… C’est vous dire les délais.
Bémol : bien sûr, le délai en autoédition dépend du temps libre de l’auteur et de sa façon de travailler. J’ai eu beaucoup de temps pour gérer les choses en juillet et août, mais depuis septembre, je cours après des miettes : 5 mn par ci- par là… On peut tout à fait aller plus vite que mes six mois (mais attention à ne pas aller TROP vite non plus : rappelez-vous, il faut que votre ouvrage soit de qualité pour qu’il puisse vraiment susciter l’adhésion d’un grand nombre de personnes. Et certains processus prennent immanquablement du temps, surtout si vous les sous-traitez).
Et on peut mettre bien plus de temps que six mois car comme on n’a pas d’éditeur pour nous presser, on peut avoir tendance à procrastiner…
2. Sensation d’être « dans le vent »
Je ne vous cache pas que je suis enthousiasmée par ce que je vis, notamment parce que j’ai l’impression de « tenter une expérience nouvelle »… Bien sûr d’autres avant moi l’ont tentée, et à une époque où on pouvait vraiment utiliser l’expression « essuyer les plâtres ».
Mais il n’empêche que la majorité des auteurs restent frileux devant ce processus et j’aime l’idée de faire partie de ceux qui « ouvrent la voie ».
Je suis fière de marcher dans les pas de ces auteurs courageux qui ont accepté de se passer du « confort » proposé par la maison d’édition, ont retroussé leurs manches et ont sorti tout seuls (ou presque) leur « bébé »…
Bémol : il est aussi possible que je me « casse la figure » dans l’aventure… C’est un risque que je prends et comme tout risque, c’est excitant mais si cela rate… :'( Mais non, ça ne ratera pas !
3. Relative facilité de l’autoédition
L’un des avantages de l’autoédition c’est son apparente facilité.
En quelques clics n’importe qui peut publier… n’importe quoi.
Si cette facilité est un avantage pour l’auteur souhaitant être lu, c’est aussi le problème principal de l’autoédition, son « talon d’Achille » : certains textes n’auraient effectivement jamais été publiés par une maison d’édition… en l’état.
Je suis convaincue que toute personne souhaitant être lue a le droit de le faire et c’est une grande chance qu’aujourd’hui nous ayons tous ce moyen à notre disposition. Mais pour le coup, parfois certains vont trop vite… et fournissent des textes mal écrits, voire bourrés de fautes, et très mal formatés…
Je mentionnais dans les inconvénients la difficulté réelle qui se cache derrière l’autoédition. C’est qu’il vaut faut être aussi exigeant que l’aurait été votre éditeur : sans complaisance sur les faiblesses de votre texte, à retravailler sans cesse (« Éclosia » en est à sa version 7… et c’est sans compter les « petites révisions » ayant eu lieu à chaque étape…), et avec un travail fini soigné.
Bémol : oui on peut facilement publier via les plateformes d’impression à la demande… mais il ne faut absolument pas se contenter des quelques conseils fournis par ces dernières et ne pas se leurrer. Tout « bon » livre se mérite… et il va vous falloir retrousser vos manches pour ça.
Rappel : heureusement, il y a toutes ces personnes sur le net qui vous donnent de judicieux conseils pour que vous ne fassiez pas trop de bêtises (voir l’article de présentation de toutes mes sources). J’espère pouvoir aider à mon tour ceux qui voudraient se lancer. Si c’est le cas, merci de laisser un commentaire ici.
4. Impression à la demande
Comme je le disais en préambule, je me concentre uniquement dans cette aventure à l’impression à la demande. Pour moi, ce sont des avantages énormes que de :
– ne pas avoir m’occuper de faire imprimer mon livre ;
– ne pas avoir à avancer le coût de ce dernier en attendant les bénéfices des ventes ;
– ne pas avoir à en gérer les commandes et les envois : la plateforme s’en occupe pour moi.
Vraiment, c’est extrêmement pratique et confortable.
Bémol : je n’en vois pas trop mais bon, si l’on veut chipoter, il y a le temps de fabrication du livre (2 à 5 jours) qui ralentit la réception de ce dernier et la qualité d’impression, qui reste inférieure, forcément, à celle d’une imprimerie traditionnelle (offset).
5. Droits et argent
Eh oui, sujet sensible mais inévitable…
Je me suis aperçue, en en parlant autour de moi, que très peu de personnes savaient la part qui revenait à un auteur lors de la vente de son livre. Et ces mêmes personnes étaient souvent interdites devant le chiffre que je leur donnais.
Dans une maison d’édition classique, l’auteur va toucher entre 8% et 12% de droits d’auteur.
On cite souvent le cas de Françoise Sagan et de ses (soi-disant) 20% comme « l’exception » qui confirme la règle.
Dans mon cas, j’ai eu beaucoup de chance car mes contrats ont tous été au-delà de 10%. Le hic c’est qu’il s’agissait de recueil de nouvelles et là, les 12-15%… ils sont à redistribuer entre tous les auteurs / textes qui se partagent l’affiche. Donc au final, l’auteur ne gagne pas sa vie du tout avec cela, c’est clair… Surtout s’il a été édité dans une petite maison d’édition, qui du fait de sa petite structure, ne pourra pas vendre des tonnes de livres non plus.
Pour être complètement transparente, le premier recueil dans lequel j’avais écrit une nouvelle m’a à ce jour rapporté… 60€. Et ce ne sont pas des bénéfices, juste la somme de mes droits (sachant que j’ai dépensé plus que cela en achetant des livres pour en offrir autour de moi…)
Voici donc le contexte, pour que vous ressentiez encore davantage l’impact de ce que je vais vous dire maintenant.
Car dans l’autoédition via Amazon, je vais toucher 70% de droits d’auteur.
Oui vous avez bien lu : soixante-dix pour cent.
(Et pour les auteurs autoédités « purs et durs », ne passant pas par un programme comme le CreateSpace d’Amazon, ce chiffre passe bien sûr à 100%.)
Bémol : euh ?????? Vous en voyez un, vous ???????
6. Amazon comme distributeur
Ainsi que je l’ai dit dans l’un des contre-arguments aux inconvénients, je compte bien utiliser cette gigantesque interface qu’est Amazon. Des milliers, que dis-je, des millions de lecteurs sont connectés à Amazon : personnellement, j’utilise déjà Amazon depuis de nombreuses années, notamment parce que je lis principalement des livres en anglais.
Via ce site, j’ai le livre dans ma boîte à lettres deux jours au plus tard après avoir passé commande… alors que je ne vous dis pas le parcours du combattant ailleurs pour les obtenir !
Et je me dis que l’inverse sera aussi vrai avec mon livre : des personnes ne vivant pas en France mais lisant en français pourront se procurer mon roman très facilement via Amazon.
C’est un site dont j’ai pu apprécier l’efficacité et le sérieux en tant que cliente, je suis donc très confiante en ce qui concerne leur gestion de mon livre.
En outre, ils ont un système très intéressant pour promouvoir les livres mis en vente sur leur site : dès que vous achetez un livre sur un sujet, ou le mettez dans votre panier, il vous propose systématique un choix d’ouvrages similaires. A vous de faire en sorte que votre livre fasse partie de cette sélection…
Bémol : c’est un peu là où le bât blesse. Car Amazon ne va pas se charger de faire votre promotion et s’il y a des milliers d’acheteurs derrière l’écran… il y a aussi des milliers de livres.
Il faudra donc que le vôtre sache faire la différence et ce n’est pas gagné. D’autant que pour une cinquantaine de lecteurs, vous n’obtiendrez parfois qu’1 ou 2 critiques (alors que ce sont souvent les critiques, positives bien entendu, qui vont booster les ventes du livre).
Mais il y a plusieurs façons de promouvoir son livre, j’y reviendrai dans un article consacré à ce sujet. Et moi qui ne suis pas du tout « commerciale » habituellement, j’ai pris énormément de plaisir à réfléchir à cet aspect des choses et à préparer le lancement d’ « Éclosia ou l’Écosse des légendes »… Vous verrez tout ça en temps et heure…
7. Le contrôle
Ah, nous y voilà…
LA raison principale pour laquelle je me suis lancée dans cette aventure.
Et ma principale source de satisfaction depuis.
J’aime l’autoédition pour la liberté qu’elle me donne sur mon histoire.
Car lorsqu’on a fini d’écrire celle-ci et que l’on signe un contrat avec une maison d’édition, on abandonne tous ses droits à celle-ci. Si bien sûr dans un contrat tout peut se négocier, en général c’est l’éditeur qui décide de tout ensuite : la couverture, la mise en page, la promotion…
C’est confortable certes… mais cela peut s’avérer frustrant.
Et notamment lorsque vous aimez toucher à tout vous même et que ce texte, vous considérez qu’il est plus le vôtre que celui de l’éditeur.
Je sais bien que les maisons d’édition prennent parfois des risques en publiant certains textes et investissent beaucoup d’argent dans le livre (impression, communication) avant de pouvoir rentrer dans leurs frais et faire des bénéfices dessus.
Mais d’après mon expérience, un éditeur ne considèrera pas votre texte de la même façon que vous : il n’aura pas cet attachement que vous ressentez, il ne se battra pas comme un lion pour en faire la promotion. Ce sera un livre parmi les autres… Alors que pour vous, il s’agit votre bébé, vos émotions, c’est vous tout simplement que vous aurez mis à l’intérieur.
Alors le fait de pouvoir gérer votre couverture, votre police de caractère, votre mise en forme, puis la promotion… eh bien c’est un plaisir qui n’a pas de prix.
D’autant qu’en chemin, j’ai rencontré ou travaillé avec des personnes formidables, généreuses, talentueuses et que je n’aurais pas vécu ces moments-là si je n’avais pas tenté l’expérience. (Je vous rassure, j’ai prévu de vous présenter chacune de ces personnes, pour que vous aussi vous fassiez leur connaissance.)
Il est possible que l’aventure ne porte pas ses fruits et que les ventes d’ « Éclosia » ne soient pas à la hauteur de mes attentes…
Eh bien ce n’est pas grave.
J’aurai vécu une expérience inoubliable ces derniers mois, qui m’a comblée, et ce en-dehors même de la sortie du livre. ♥
Alors, vous attendiez-vous à tous ces avantages ?
Lequel est le plus important pour vous ?
Et au final, pour vous, les avantages l’emportent-ils sur les inconvénients ?
Car chacun est différent et d’ailleurs, mon prochain article portera sur le fait que tous les livres ne sont nécessairement « autoéditables » : mon aventure dans l’autoédition : quels livres autoéditer ?
[Article importé de mon ancien blog]
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