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Pour estimer combien de livres emporter en salon, je vous conseille de prendre en compte 10 critères.
Et j’ajoute 2 astuces pour la route…

visuel représentant l'annonce du nouvel article sur le post : fond rose clair, étoiles, photo de Nathalie Bagadey sur son stand, titre de l'article.

Une question récurrente

“Combien de livres faut-il emmener en salon ?”

Cette question, on me la pose tellement souvent que j’ai fini par me décider à en faire un article. Comme ça, je n’aurai plus qu’à pointer mes interlocuteurs vers celui-ci, malin, non ? 😉

Cela m’amène à vous suggérer de me poser vos questions sur l’autoédition ou sur la vie d’auteur via ce formulaire de collecte. En effet, je ne peux plus répondre de façon individuelle à chacun d’entre vous, hormis dans le cadre de mes RV “édition” ou de mes accompagnements, mais si j’ai beaucoup de questions récurrentes, qui sait, je pourrai en faire un article comme avec celle-ci ? 😇

 

Plusieurs facteurs à prendre en considération

Cette question, elle n’est pas une question anodine du tout. Je me la pose moi-même à chaque salon, car il y a de nombreux facteurs à prendre en considération : tous les auteurs ne se ressemblent pas, de même que tous les salons ne se ressemblent pas non plus. Voici donc une liste de facteurs à prendre en compte. Et je terminerai par 2 conseils bonus.

Je vous propose de partir sur une base d’une vingtaine d’exemplaires de chaque livre et d’affiner ensuite ce nombre en fonction des questions suivantes :

1. Quel est votre moyen de locomotion ?

Quand je suis en voiture, je double toujours les quantités, par précaution, même si je laisse les cartons de rab’ dans le coffre.
Quand je suis en train, en revanche, je prends le strict minimum. En effet, pour peu que vous ayez beaucoup de marches à emprunter, cela peut s’avérer un calvaire de transbahuter votre valise de livres d’un point A à un point B, sans compter les risques non négligeables de les abîmer. Et c’est encore plus déprimant de repartir “à plein” (histoire vécue lors de la deuxième édition du salon du livre de Poitiers) dans ces conditions.

 

2. S’agit-il d’une première édition de ce salon ? Celui-ci est-il thématique ou généraliste ?

S’il s’agit d’une première édition, il est possible qu’il n’y ait pas grand-monde car les gens ne le connaissent pas encore. Et il est probable qu’il y ait des “ratés” parce que l’équipe va essuyer les plâtres. D’un autre côté, cela peut être l’occasion de nouer des liens forts avec les organisateurs, parce qu’ils vous seront reconnaissants que vous leur ayez fait confiance (exactement ce que je ressens envers les auteurs qui se sont inscrits aux Optimales 2023 😍). Dans tous les cas, je prendrais moins de livres pour une première édition que ce que je prends habituellement en salon. Sauf si j’avais des signaux forts qui m’indiquent que cela risque de très bien se passer (voir point 3).

Un autre aspect à étudier est la thématique du salon : prévoyez davantage d’exemplaires de vos titres abordant le sujet mis en avant par la manifestation. Et prévoyez un affichage ou une disposition soulignant cette affinité entre ces livres et la thématique de l’évènement.

Pour un salon généraliste, il est plus difficile de savoir ce qui va marcher car le public aura des intérêts variés (et votre succès dépendra aussi de la localisation de votre stand et de votre voisinage). Privilégiez plutôt les livres “grand public” ou pour la jeunesse (il y a plus de familles qui assistent à ce genre d’évènements que pour les salons thématiques).

 

3. S’agit-il d’un gros évènement ou pas ? Est-ce que la communication est bien faite ?

Cherchez des informations sur le nombre de visiteurs lors des éditions précédentes : chiffres annoncés sur le site de la manifestation, dans les articles de journaux, photos montrant des allées pleines de monde… Attention, le fait qu’il y ait des dizaines de milliers de visiteurs, si c’est encourageant, ne doit pas vous faire estimer que vous allez vendre des milliers d’exemplaires non plus.

Ne serait-ce que par le temps nécessaire pour dédicacer un livre. Si on dit que vous prenez 10 mn avec chacun des visiteurs (c’est une moyenne du temps que, moi, je passe avec eux), eh bien, sur 8 heures d’affilée, ça ne vous fera “que” 48 visiteurs/livres vendus (sauf s’ils vous en prennent plusieurs, bien sûr). Bref, il est très rare de dédicacer non-stop, surtout à vos débuts, et il est plus que probable que vous ayez de longues plages de temps sans aucune action… Donc, même avec des milliers de visiteurs, il y a tout simplement des limites au nombre de livres que vous pouvez vendre (surtout si vous êtes seul·e à votre stand et que vous devez tout faire par vous-même.)

En ce qui concerne la communication, si vous voyez que celle-ci est bien faite (posts sur les réseaux sociaux, relai par les médias, affichage), vous pouvez ajouter des exemplaires supplémentaires. Si vous n’avez vu aucune information circuler sur la communication autour de l’évènement, vous pouvez en enlever, au contraire.

 

4. S’agit-il de votre 1ère participation à cet évènement ou pas ? Êtes-vous invité ·e/mis ·e en avant ou pas ?

On vend moins de livres la 1ère fois qu’on participe à un salon que lorsqu’on y est déjà connu·e. En effet, les lecteurs sont majoritairement fidèles : s’ils ont aimé ce qu’ils ont lu de vous ou ont apprécié leurs échanges avec vous l’année précédente, ils vont être naturellement plus enclins à venir s’approvisionner à votre stand qu’au stand d’un·e inconnu·e.

Donc, s’il s’agit d’une première participation, prévoyez plutôt moins de livres que plus. Si vous “revenez”, prévoyez-en un peu plus.

Enfin, si vous avez la chance de faire partie des “invités” ou si vous bénéficiez d’une mise en avant particulière (c’est mon cas à Yggdrasil, où je suis la marraine du village littéraire et ce sera à nouveau prochainement le cas au HeroFestival de Grenoble, où je donnerai une conférence), prévoyez plus de livres car cette visibilité supplémentaire qui vous est accordée est très précieuse.

 

5. Combien de livres avez-vous publiés ? Avez-vous une nouveauté sur le stand par rapport à votre dernière participation à ce salon ?

Si vous n’avez qu’un livre à vendre, vous perdrez en capital “confiance” et “variété de choix” par rapport à d’autres auteurs ayant beaucoup de titres. Il est donc probable que vous ayez besoin de moins d’exemplaires.

D’un autre côté, si vous avez beaucoup de titres publiés, les ventes seront réparties entre tous. Et il viendra un moment où il faudra faire un choix entre vos livres (avec 10 titres et malgré une grande voiture, je ne peux plus me permettre de venir avec le même nombre d’exemplaires de chaque titre). Privilégiez ceux qui se vendent le plus et n’ayez que quelques exemplaires de ceux qui se vendent un peu moins bien. Mieux vaut afficher une annonce “Rupture de stock” (qui, d’ailleurs, est un très bon argument de vente, y compris pour les autres, car cela montre que vos livres sont désirables 😉) que de repartir à plein.

Enfin, si vous avez une nouveauté sur votre stand par rapport à votre venue précédente et surtout si vous êtes en pleine période de lancement, prévoyez une importante quantité de votre nouveauté : tout ce qui est récent est attractif. Et encore plus si vous avez déterminé un prix de lancement pour le livre papier (le seul moment dans la vie d’un livre où l’on peut lui offrir une réduction de plus de 5 %).

 

6. S’agit-il d’une série ou de “one shots” ?

Si vous avez publié une série, pensez à TOUJOURS prendre 2 à 3 fois plus du tome 1 que des autres tomes (N’est-ce pas, Lucile ?) 😉 Même (et surtout, voir point suivant) si vous avez déjà vendu beaucoup de tomes 1 de cette série lors de vos précédentes participations à ce salon : les visiteurs venant se procurer la suite vont inciter celles et ceux qui n’ont pas encore lu le premier tome à se le procurer…

Si vous avez une série terminée, vous avez des chances d’attirer les visiteurs vers celle-ci car ils seront soulagés de savoir que l’histoire sera terminée à la fin de leur lecture, qu’ils n’auront pas à attendre des mois voire des années pour lire la suite. Même si le budget à prévoir pour la “série complète” peut être un frein, vous pourrez en tout cas plus facilement vendre le tome 1 que lorsque la série n’est pas terminée.

Les “one shots” se vendent bien en salon, en général. Surtout pour permettre aux nouveaux lecteurs de vous découvrir.

 

7. Que disent les statistiques de vos précédentes participations à ce salon ?

Bon, j’espère que vous faites bien des statistiques de vos précédentes participations, hein…😉 Moi, non seulement je note les livres vendus, mais, vous le savez, je rédige des comptes-rendus où je poste les photos de mes lecteurs. Ce qui me permet plusieurs choses :

  • anticiper l’intérêt pour les mêmes livres (il y a des chances pour que le public ait les mêmes goûts d’une édition à l’autre) et donc affiner les quantités nécessaires en fonction de leurs préférences ;
  • anticiper le nombre de tomes suivants susceptibles d’être acquis par ceux qui se sont procuré le(s) précédent(s) pour ne pas en manquer ;
  • reconnaître les lecteurs qui m’ont fait confiance lors de mes précédentes participations, ce qui leur fait toujours plaisir.

 

8. Quel est le prix de votre/vos livre(s) ?

Si vous avez sur votre stand des livres au prix élevé (intégrales ou éditions reliées), vous en vendrez moins que des livres à prix inférieurs. Vous pouvez donc affiner vos quantités également en fonction de ce critère. Ayez en revanche suffisamment d’exemplaires de votre livre le moins cher, car celui-ci partira plus facilement.

Une autre façon de faire peut-être, au contraire, de privilégier les livres les plus chers en ne prenant que de petites quantités des livres à bas prix (et en le signalant au préalable, voir astuce n° 2), afin d’encourager les visiteurs à vous rendre visite “en premier” : sachant qu’ils auront plus de choix et meilleur intérêt à venir vous voir au début du salon vous permettra d’assurer un minimum de ventes.

 

9. Acceptez-vous les paiements par carte bleue ?

Aujourd’hui, il me semble indispensable d’avoir un boîtier SumUp (lien partenaire) ou autre terminal similaire. Si vous n’acceptez pas les paiements par carte bleue, il est certain que vous ferez moins de ventes, donc, il vous faut prévoir moins de livres.

Moi, je me rappellerai toujours la fois où j’ai inauguré mon boîtier : l’une des visiteuses du salon m’avait, du coup, pris un exemplaire de chacun de mes livres présents sur le stand… 🤩 LilouBlue, tu t’es reconnue ? 😉

 

10. Combien de jours dure le salon ?

Si le salon ne dure qu’une journée, divisez la quantité que vous avez obtenue jusque-là par deux.

S’il en dure plus que deux, faites une bête règle de trois pour déterminer le nombre de ventes espérées par jour et multipliez par le nombre de jours.

Même s’il y a des frais d’hébergement à la clé, un salon qui dure plusieurs jours est toujours plus rentable qu’un salon qui n’en dure qu’un seul : la manutention nécessaire au montage et démontage du stand est ainsi étalée dans le temps, ce qui est plus confortable et vous avez plus de chances d’être remarqué·e par les visiteurs si vous êtes sur place plusieurs jours d’affilée.

À ces dix facteurs et questions à se poser, je souhaite ajouter deux astuces…

Astuce n° 1 : toujours prévoir moins que plus

Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de plutôt prévoir moins de livres que plus. Psychologiquement, repartir avec des cartons pleins de livres, c’est bien plus difficile que d’avoir vendu tous les exemplaires d’un même titre et de devoir dire aux visiteurs que vous avez été “dévalisé·e” 😉.

Et ce, même si c’est frustrant de “perdre des ventes”, du coup.

La parade à cela, c’est de garder un “exemplaire de démonstration” et d’avoir préimprimé des reçus. J’ai procédé avec succès de cette façon, lors de ma première participation au salon du livre de Poitiers : en rupture de stock dès le dimanche midi, j’avais fait imprimer des reçus à l’hôtel et j’ai vendu 5 exemplaires supplémentaires ainsi. 😊

 

Astuce n° 2 : informez vos lecteurs en amont

Non seulement je vous conseille de communiquer sur votre présence à ce salon en amont de celui-ci, afin de faire venir plus de visiteurs, mais pensez également à mentionner les titres de vos livres qui seront en quantité limitée. Certains de vos lecteurs se manifesteront pour que vous leur en réserviez un exemplaire, ce qui vous permettra non seulement de ne pas faire de déçus, mais de mieux calculer les stocks à emporter. 😉

 

Quels sont mes chiffres, en moyenne ?

Bien sûr, ils varient beaucoup d’un salon à l’autre, si j’ai une nouveauté ou pas, si je suis bien placée dans la salle… En général, je vous déconseille de vous comparer aux autres, surtout de manière négative. Mais je sais aussi que certains ont besoin de ces chiffres pour relativiser les leurs et éviter d’être déçu·e par leurs chiffres.

Alors, pour faire simple, je dirais qu’en moyenne, un salon où je fais plus de 40 dédicaces (sur 2 jours) est un bon salon. Dans ce palmarès, figurent Yggdrasil, les Optimales, MangaMania et Mangalaxy, Gresimaginaire, les Aventuriales, les marchés de Noël et certaines éditions du HeroFestival. 🥳

Quant à mes records, eh oui, il y a eu quelques fois où j’ai fait 0 vente (heureusement, c’est rare). En revanche, mon record maximal n’est pas exorbitant puisqu’il est, à ce jour, de 73 dédicaces, quand j’en connais qui ont dépassé les 100 livres vendus en salon, n’est-ce pas Sébastien ? 😉

Bref, j’espère, avec ces conseils et chiffres, vous aider à mieux anticiper les salons.

Si le sujet vous intéresse, je pense que ces articles pourraient vous être utiles :

Et, comme toujours, si vous avez appris des choses ou apprécié cet article, pensez à me le dire en commentaire. 😉✍