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Bon, cela fait de nombreux jours maintenant que je suis sur mes toutes dernières corrections de Citara (vous avez vu, la barre de progression a encore augmenté, yes !!!!!!!!!!!) et j’ai mis en place une routine que je trouve tellement efficace que je me suis dit qu’il fallait que je vous en parle.

Si vous vous demandez si je fais ceci tous les jours, alors oui. Tous. Les. Jours. Et il ne me reste plus que 7 chapitres sur les 32 au sommaire. 😉 Je vois le bon bout !

 

Étape 1 : relecture à voix haute du chapitre corrigé la veille

Une étape indispensable. Souvent, quand je suis « dans la zone », je trouve tout nickel… Et le lendemain, je grimace parfois de certaines tournures et répétitions. C’est bien de « laisser reposer », ça permet d’être plus objectif que lorsqu’on y est depuis des heures.

La lecture à voix haute est aussi un outil formidable, que je n’ai pas assez utilisé, à mon avis, sur mes précédents bouquins. Il y a des phrases qui nous plaisent à écrire mais qui, lorsqu’elles sont dites, ne sonnent pas bien. Une répétition de sons similaires, des syllabes qu’il est difficile de prononcer à la suite l’une de l’autre. Et puis, en lisant à voix haute, des tournures nouvelles nous viennent en tête, c’est souvent très efficace pour débloquer un passage un peu « laborieux ».

routine corrections - lecture à voix haute

Le texte du chapitre 24 avant et après la lecture à voix haute.

 

Étape 2 : préparation du chapitre du jour

Là, j’ouvre les versions annotées par les bêta-lecteurs. Pour ne rien perdre de leurs précieuses remarques, tout en me facilitant la vie, j’ai enregistré une copie de leur document et chaque fois que j’ai fini de lire un chapitre, j’efface celui-ci. Ainsi, j’ai toujours le chapitre du jour en haut du document.

Je commence par la bêta de Panthera. Très complète, à la fois en mode « fan » et « qui aime bien châtie bien », elle a fluoté les répétitions, les adverbes, les usages excessifs de « Mais », ou « tandis que ». Parfois, elle note entre parenthèses une petite remarque, parfois ça fait un long paragraphe. Je reporte scrupuleusement toutes ses observations dans mon manuscrit : j’ajoute des crochets [trop tell], je fluote les répétitions et les phrases qui ont posé problème. Je ne corrige pas tout de suite, je marque juste les passages à améliorer.

Puis je passe à celle de Sycophante. Beaucoup plus incisive mais également très détaillée, elle conforte ou s’oppose à celle de Panthera. J’adore les exemples qu’il me donne, de « Gore le barbare » et les étiquettes « syndrome du démineur, du décor vide, du journal de JT »… J’ai l’impression que j’apprends beaucoup de choses tout en améliorant mon manuscrit. Là encore, je fluote mon manuscrit en suivant toutes ses remarques, sans les corriger immédiatement.

Enfin, je termine par la bêta d’Aemarielle. Sa bêta est hyper motivante : elle me glisse ses réactions de lectrice, me fait rire, par ses remarques outrées ou déjantées mais qui, toujours, me signalent que soit j’ai écrit un super passage, soit c’est du grand n’importe quoi. Une dernière fois, je fluote mon document en suivant ses remarques. Ça va plus vite, comme beaucoup de celles-ci ont déjà été faites par les deux autres.

 

Un exemple très parlant de la complémentarité de leurs bêtas sur un passage du chapitre 19 (qui, d’ailleurs, a disparu depuis) :

routine corrections

Bêta lecteur A

 

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Bêta lecteur B

 

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Bêta lecteur C

 

Et du chapitre fluoté, prêt à être corrigé (vous remarquerez qu’entre-temps il est devenu le chapitre 21) :

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Étape 3 : correction du chapitre

Si mon chapitre n’a pas de gros défauts de construction, je le corrige au fur et à mesure.

Sinon, en haut à droite, je note mon synopsis, c’est-à-dire les événements que je veux voir figurer dans ce chapitre.

Pour celui ci-dessus, ça donne :

  • Sylvine dans sa cellule ;
  • Sylvine soigne Achille ;
  • Sylvine envoie Schnippy en repérage ;
  • réflexions de S. sur la situation : problèmes, inquiétudes ;
  • arrivée des Justicieurs ;
  • interrogatoire de Sylvine : 1) ça va 2) ça va plus ;
  • discussion avec Justicieuse ;
  • conversation entre les Justicieurs entendue par Sylvine ;
  • évanouissement.

 

Et je réorganise mes bouts de texte en fonction.

Si le paragraphe est entièrement fluoté, je le réécris. S’il ne s’agit que d’un mot, je le change. Si le passage n’est pas assez immersif, je garde l’idée en dessous, mais réécris cette partie au-dessus.

Au fur et à mesure, j’enlève les marques de fluo, je coupe les parties inutiles. J’avance, et c’est très motivant. Grâce aux remarques de mes bêta-lecteurs, je me focalise sur le plus important, en laissant de côté les détails.

Par ailleurs, j’utilise l’un des multiples écrans de Scrivener (je vous ai déjà dit à quel point j’adorais ce logiciel : je ne pourrais plus écrire un livre sans), pour y stocker des passages que je supprime à regret. Au cas où…

Si vous avez tout lu jusque là, vous méritez bien un aperçu du texte retravaillé (comme toujours, petit stress à l’idée que vous préfériez l’ancienne version).

routine corrections

 

En parallèle de ces étapes, je prends des notes pour une relecture finale

Toujours dans Scrivener, j’ai ouvert deux « Notes de projet » :

  • une pour suivre mes arcs narratifs (ces « histoires dans l’histoire »), en différenciant ceux que je veux expliquer dans ce tome et ceux que je laisse (cruelle que je suis) pour les autres tomes. En effet, au cours de la « lecture », je me dis « ah oui, il ne faut pas que tu oublies d’expliquer cela… » et je note dans quel tome je le ferai.
  • une pour noter tout ce qui nécessitera l’outil « Rechercher » et « Modifier tous » dans le document final : par exemple, j’ai un personnage qui s’appelle Brís, avec cet accent sur le « i » et je suis sûre que j’en ai oublié plein dans mon texte, donc je me suis noté de « checker » ça. Et d’autres remarques de cet acabit.

Étape 4 : je communique sur le sujet

J’édite ma jauge de progression, je poste sur les réseaux sociaux ma joie délirante d’être venue à bout d’un nouveau chapitre, je donne des extraits à lire, je réponds à vos messages, je me réjouis des « pouces levés » et « petits cœurs postés sur Facebook », bref, je bois du petit lait. Et c’est super important pour me booster pour le lendemain…

routine corrections

Post Facebook publié hier soir : « Dites, c’est grave si je suis fan de ce que j’ai écrit aujourd’hui ? 😜 Chapitre 25 fini. Complètement réécrit. Un vrai bonheur. ♥ Je pense que ça va être un chapitre culte. Vous voulez un extrait ? Marie-Gaëlle, je pense que tu vas adorer… »

 

Et voilà, avec tout ça, j’avance bien. Très bien même. Je ne dirais tout de même pas que j’ai de l’avance, mais pour l’instant, je suis dans les temps.

Que ça continue… 😉