fbpx

(En tapant cet article, je me suis aperçue qu’il était bien trop long. Je le scinde donc en deux, en revenant très vite vers vous avec la partie sur les avantages… Mais au moins en avez vous une idée des points que je vais développer avec le sommaire)

Vous vous rappelez de ma question précédente ?

« A votre avis, quel est le mode d’édition effectif de la plupart des auteurs ? »

C’est TiCi qui a quasiment trouvé la bonne réponse : en fait pour la plupart des auteurs en herbe… ce sera ni l’une ni l’autre des 4 voies que je vous ai présentées mais l’absence totale d’édition. A l’heure actuelle, des millions de manuscrits sont encore dans les tiroirs (ceux des auteurs eux-mêmes ou, plus couramment, ceux des éditeurs) et risquent de ne jamais voir le jour. 🙁

Bon ok, je vous ai un peu piégés avec cette réponse.
Alors je vais vous en faire une autre, plutôt surprenante…

Entre ces 4 modes d’édition (voir Mon aventure dans l’autoédition – 2. qu’est-ce que c’est, l’autoédition ?), et pour la première fois, en 2009 l’autoédition a dépassé l’édition classique aux USA !

En effet le nombre de « titres imprimés à la demande via Internet [a été] supérieur au nombre de nouveautés publiées par les maisons d’édition classiques (plus de 285 000 titres contre 275 000 en 2008). » Référence : article du Figaro.

Impressionnant, non ?

Et il y a plusieurs raisons à cela, comme nous allons le voir avec la liste des avantages et des inconvénients.

Comme je le dis toujours à mes élèves, lorsque vous présentez vos arguments, finissez toujours par la thèse que vous défendez… Je commencerai donc par présenter les inconvénients… 😉

Et tout d’abord une présentation sommaire avant de revenir sur chaque point :

Mon aventure dans l'autoédition - 3. Inconvénients et Avantages partie 1

Les inconvénients

1. la mauvaise réputation

Le principal inconvénient de l’autoédition, celui qui m’a fait le plus hésiter à m’y engager, c’est sa mauvaise réputation. On pense que les auteurs autoédités sont un peu des ratés, qu’ils passent par là uniquement parce qu’une « vraie » maison d’édition ne leur a pas pris leur manuscrit.

Cela est souvent dû hélas à la mauvaise qualité de ce qui est parfois proposé dans le catalogue.

Car admettons-le, avec les nouvelles plateformes d’autoédition, même Tata Lucette peut publier son livre fétiche : « Le tricot à travers les âges ». Vous me direz, on n’est pas obligé d’acheter son livre (vous l’aurez compris, je ne suis pas une fan du tricot) mais parfois vous pouvez être attirés par le thème et le résumé d’une œuvre (“Les voyages de Jérôme”)… et vous vous retrouvez avec livre présentant une faute par ligne, une mise en page qui vous arrache des larmes et une histoire qui n’a ni queue ni tête (« Jérôme roula deux jours avant d’atteindre Hong-Kong. » Euh, monsieur l’auteur… vous savez que Hong-Kong, c’est une île ????), bref toutes ces fautes « de débutant » qu’un éditeur aurait pu signaler à l’auteur.

Toutefois relativisons : de plus en plus de livres autoédités sont bien préparés, car il y a de plus en plus de sites et de blogs expliquant les « chausse-trappes » et donnant de précieux conseils pour ne pas proposer un produit qui fasse terriblement « amateur ».

Mais reste la peur de déplaire :

– au lecteur, qui considère le nom de la maison d’édition comme un gage de qualité ;

– aux futurs éditeurs avec lesquels vous aimeriez signer un contrat pour vos autres textes. Oui, parce que l’autoédition, pour moi, ne s’adapte pas à tous les projets, comme nous le verrons en conclusion.

Objections à cet inconvénient : même si j’ai moi-même cette crainte de « déplaire », je pense que l’autoédition commence à perdre cette réputation sulfureuse.

En outre, des auteurs autoédités qui ont eu beaucoup de succès se sont ensuite vus proposés un contrat avec une maison d’édition donc les deux ne semblent pas antinomiques.

 

2. la solitude

On n’a pas d’éditeur pour nous prendre par la main et l’on doit tout gérer tout seul. Parfois sans savoir si on prend la bonne décision ou pas… Cela peut être un peu angoissant (voire carrément un obstacle pour certains).

Objections à cet inconvénient : je rétorquerais que je me suis sentie souvent seule même lorsque j’ai été éditée. En effet, notre seule interface une fois le contrat signé chez un éditeur, c’est lui. On ne communique pas avec les correcteurs, les infographistes, les maquettistes et le service de comm… Le plus souvent on attend pendant des jours une réponse à nos questions existentielles, pour recevoir un mail pressé et laconique. Ce qui est aussi compréhensible, l’éditeur devant, lui, gérer une foule d’interlocuteurs ayant des questions existentielles…

Alors qu’en m’autoéditant, paradoxalement, j’ai échangé avec plein de personnes autour de mon livre, avant qu’il ne sorte et c’était très enrichissant.

 

3. travail supplémentaire et « technique »

Gros gros gros inconvénient, c’est clair… :/

Il faut bien comprendre qu’une fois le livre terminé (et Dieu sait que c’est déjà un travail de Titan…)… on n’a même pas fait la moitié du parcours.

Et l’on comprend mieux les délais demandés par les éditeurs pour s’occuper de votre livre car ils en ont plusieurs à gérer alors que vous n’avez que le vôtre…

En outre, ce n’est pas un travail évident. Vous allez devoir porter la casquette (si vous choisissez de tout faire) :

d’éditeur de l’histoire (coupes, rajouts, corrections des fautes signalés par les correcteurs etc…)

d’infographiste (maquette de la couverture, polices de caractère, illustrations…)

de maquettiste (mise en page du livre, pages à insérer, pagination – ô joie, la pagination – etc… )

de diffuseur (promotion du livre, salons du livre, charme au libraire du coin…)

Et j’en oublie sûrement à l’heure où je compile mes notes…

Or ce ne sont pas des métiers à part entière pour rien… Vous allez un peu vous « prendre la tête », je vous préviens, pour un travail que certains feront en quelques heures. Et mieux que vous.

Objections à cet inconvénient : c’est aussi très plaisant, ainsi que je le détaillerai en 7ème avantage, de mettre la main à la pâte. Et le temps « perdu » la première fois devrait être moindre à la 2ème (non ?).

En outre, après avoir lu tous mes articles, vous saurez tout faire plus vite que moi. 😉

 

4. coût initial

Vous allez avoir quelques coûts que vous n’auriez pas eus en passant chez un éditeur :

– impression de l’exemplaire à envoyer à la BNF (voir article sur les formalités à accomplir)

– achat de logiciels éventuels : j’ai fini par investir dans « Antidote » (voir l’article décrivant en détail mon utilisation de ce logiciel), dont tout le monde me disait du bien. 99€ chez Amazon tout de même (plus cher ailleurs)… Mais c’est un investissement pour tous les autres livres, alors ça ne compte pas vraiment… Hum, hum…

– éventuellement coût de l’infographiste : j’ai choisi de ne pas faire la maquette moi-même, n’ayant clairement pas les compétences pour ça. J’ai de la chance, j’ai une artiste de talent dans mes connaissances et ai donc pu avoir un prix abordable. Compter tout de même entre 200€ et 500€ pour une maquette solide. Il existe aussi des logiciels très bien faits pour ça. J’en parlerai plus en détail lorsque je ferai un article sur ce sujet.

– achat d’une cinquantaine d’exemplaires : parce que je vais devoir avoir un stock à la maison pour toutes mes connaissances qui ne passeront pas par Internet, pour les salons du livre, les exemplaires gratuits (cadeaux, promotion, exemplaires à tous ceux qui m’ont aidée…)

Objections à cet inconvénient :

En passant par un éditeur classique, vous auriez eu des frais aussi et notamment l’impression et l’envoi de votre manuscrit papier (beaucoup d’éditeurs ne demandent pas la version word…). Ce coût est souvent élevé, et le manuscrit n’est le plus souvent pas retourné. Enfin, c’est un investissement à perte pour les ¾ voire la totalité des envois. Je crois que c’est l’un des aspects les plus décourageants pour les auteurs à la recherche d’éditeurs.

L’achat d’exemplaires (stock, cadeaux…) est aussi nécessaire en passant chez un éditeur classique. Mais comptez plutôt une vingtaine d’exemplaires que cinquante.

Enfin, vous pourrez acheter ces exemplaires à un tarif très préférentiel (par rapport à ceux d’une maison d’édition).

 

 5. difficultés de diffusion

C’est un peu là où le bât blesse.

Une grande maison d’édition va avoir ses entrées un peu partout, envoyer votre livre à tout plein de distributeurs que vous ne pourrez jamais toucher vous-même. C’est clair, les rayons de Cultura ne vont pas crouler sous les exemplaires de votre livre (et encore… pas si sûr, je vous en reparlerai…).

Vous devrez faire la promotion vous-mêmes, avec votre bâton de pèlerin, et ce n’est pas donné à tout le monde de « vendre » son livre. On peut très souvent détester ça. C’était mon cas, mais je me soigne… (il faut dire aussi qu’ « Éclosia ou l’Écosse des Légendes » est tellement bien… 😉 )

Objections à cet inconvénient :

Soyons réalistes : la « grande et illustre maison d’édition »… ben c’est pas pour tout de suite. Oh, je ne suis pas défaitiste… Mais si mes expériences précédentes ont été très sympathiques sur le plan humain (Hello Marilyn, Geoffrey et Christopher !!), elles m’ont bien montré que les petites maisons d’édition sont elles-aussi limitées dans la diffusion de leur catalogue. Tout cela a un coût et lorsque vous faites un petit tirage, ben forcément, vous faites moins de ventes (c’est logique…)

On parle du problème de diffusion mais… hello ? Amazon quoi !

Amazon a des millions de lecteurs dans ses bases de données. On peut difficilement contacter plus de monde…

———————–

Bon, vu la longueur de mon article, je remets à la prochaine fois le détail des avantages et ma conclusion.

Mais que pensez-vous déjà de cette liste ?

Voyez-vous des inconvénients que j’aurais pu oublier ?

Aviez-vous pensé à tous ceux que j’ai cités ?

J’attends vos remarques avec beaucoup d’intérêt…

 

Enregistrer