Vous êtes nombreux à me poser les questions suivantes :

  • « Comment tu fais pour t’inscrire à tous ces salons ? »
  • « Comment tu les trouves ? »
  • « Comment ça se passe ? »

 

Aussi ai-je décidé de vous concocter un article sur le sujet, assorti d’une infographie. Yep, vous pouvez applaudir, j’y ai passé du temps… 😀

 

auteurs où trouver vos salons du livre - infographie en 5 étapes

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1. La recherche de salons / lieux de dédicaces

Il n’est pas si compliqué de dénicher des salons… Le plus difficile c’est de s’armer de patience car ils se remplissent souvent très longtemps à l’avance et qu’il va vous falloir attendre de longs mois avant de pouvoir y participer. Donc commencez à chercher dès à présent pour des manifestations ayant lieu en 2017.

Edit : nouvel article, complémentaire, publié sur le sujet en janvier 2018 avec une carte interactive recensant les principales manifestations acceptant les auteurs indépendants (plutôt axée sur la littérature de l’imaginaire)
  • Forums, groupes : vous fréquentez sûrement des lieux où d’autres auteurs se rassemblent. Il y a fort à parier que parmi eux certains aient assisté à des salons du livre. Si vous les connaissez bien, demandez-leur lesquels ils vous recommandent… ou vous déconseillent. Mais gardez à l’esprit que ce qui n’a pas marché pour un auteur ne s’applique pas nécessairement à vous : vous n’avez peut-être pas le même public, pas la même personnalité, pas les mêmes attentes… Il y a également des personnes qui ont compilé des listes de salons [mais j’ai dû supprimer le lien car un an après la publication de l’article, il redirigeait vers un autre type de « rencontres » hum hum hum]…
  • Journaux locaux : si vous êtes abonné·e à un journal, repérez les manifestations culturelles qui ont lieu autour du livre. Un libraire organise une séance de dédicaces d’un auteur du coin ? S’il est déjà dans cette démarche-là, il accueillera probablement votre demande favorablement. Un événement comportant des auteurs a attiré les foules ? Notez les noms des organisateurs ou du festival en question et contactez-les en mentionnant l’article où l’on parlait d’eux.
  • Sites web d’auteurs : pour moi, l’une des façons les plus simples de trouver les salons qui vous intéressent c’est d’aller sur le site de vos auteurs favoris et de voir où ils se rendent. Vous pouvez bien sûr faire ça sur ma propre page « Agenda » (où je recense non seulement les salons où je vais aller mais également ceux auxquels j’ai participé) ou sur les sites d’auteurs qui font souvent des salons. Pour rédiger cet article et vous trouver d’autres exemples, je me suis par exemple rendue sur le site de Valérie Simon, une autrice de fantasy que j’ai rencontrée à de nombreuses reprises et qui est très sympathique… Eh bien, rien qu’en appliquant à moi-même la méthode suggérée ici, j’ai trouvé deux salons auxquels elle a assisté que je ne connaissais pas et qui m’intéressent, et j’ai envoyé une demande de renseignements aux organisateurs. 😉
  • Visiter des salons : c’est encore la meilleure solution pour dénicher des salons et s’y faire accepter. En effet, même s’il est probable que les organisateurs soient bien occupés, ils pourront tout de même vous communiquer les conditions d’accès pour les exposants et/ou les coordonnées de l’équipe organisatrice et vous pourrez vous rendre compte par vous-même des conditions d’exposition (la taille des stands, leur répartition dans la salle, l’espace qui accueille la manifestation, le genre de public présent) ainsi qu’en discutant avec les exposants.

 

2. Le choix du salon

Vous allez sûrement devoir sélectionner vos manifestations. Parce que vous aurez d’autres obligations (familiales, professionnelles, financières) ou parce que deux événements auront lieu en même temps… Pour faire ce choix, je vous conseille de regarder :

  • la région géographique : certes, vous pouvez toujours vous déplacer en train, mais un auteur en salon est souvent hyper chargé et plus vous aurez de titres, plus vous aurez besoin d’une voiture pour trimbaler vos cartons de livres (et autres accessoires). Donc, pour ma part, je sélectionne prioritairement des salons se tenant dans un rayon de 2h maximum en voiture de chez moi. Mais il m’arrive d’aller plus loin, surtout si le salon se tient sur deux jours (Ménétrol, Nice-Fictions).
  • la thématique du salon (s’il y en a une) : par exemple, en ce qui me concerne, je sais qu’un salon qui serait idéal vu les thèmes que j’aborde dans mes livres, c’est celui d' »Étonnants Voyageurs », à Saint Malo. Mais il est trop loin et je n’y suis encore jamais allée. Les salons où je me rends le plus souvent sont liés à la Fantasy ou la littérature de l’imaginaire et c’est vrai que c’est là que je trouve le plus mon public. Ceci dit, je me suis aperçue que mes romans « fonctionnaient » aussi très bien dans des salons dits « généralistes », comme à Mazamet. À vous de voir dans quelle catégorie vous pouvez vous glisser : polars, jeunesse et fantasy étant les plus répandus.
  • le coût logistique : il faut regarder non seulement la distance, mais également les frais encourus, afin d’estimer si le jeu en vaut la chandelle ou pas. En effet, parfois vous aurez des frais importants en transport MAIS le stand sera gratuit et vous avez un hébergement sur place (famille, amis…). Ou à l’inverse, le salon est tout près mais le prix du stand est dissuasif. Enfin, l’un des critères importants est la fréquentation du salon : si le public n’est pas au rendez-vous, ne parcourez pas la moitié de la France pour vous y rendre, vous seriez doublement déçu(e).
  • par intérêt ou goût personnel : si vous avez formé un attachement pour un salon, alors que pourtant c’est un gouffre financier, vous pouvez décider d’y aller tout de même en vous disant qu’il y a un autre but au voyage (tourisme, retrouver des amis…) Ça a été le cas lorsque je suis allée passer 4 jours de dingue aux Imaginales en mai 2015. Bien sûr que je n’ai pas rentabilisé le prix du stand ! Mais j’ai considéré cela comme une période de vacances avec ma fille aînée (ce qui ne m’a pas empêchée de rajouter les frais liés au salon dans ma comptabilité tout de même…)
Et au final, cet « investissement » a bien eu des répercussions professionnelles importantes puisqu’en 2021, j’ai été officiellement INVITÉE par les organisateurs des Imaginales. 😉

 

3. Comment postuler

Vous n’avez absolument rien à perdre à postuler à un salon. Au pire, on vous refusera, bon et alors ? À ce jour, je n’ai eu qu’un refus du genre « on ne prend pas les auteurs autoédités« , mais en général les organisateurs de salons sont toujours contents que l’on s’intéresse à leur événement et les rapports sont toujours cordiaux. Et puis un salon vide d’exposants, ce n’est pas ce qu’ils recherchent non plus…

Alors, comment fait-on pour s’adresser à eux ?

  • le formulaire de contact sur le site web du salon : c’est la démarche la plus courante et la plus évidente. Parfois il y a seulement un formulaire de contact et vous devez écrire pour demander de plus amples renseignements sur la participation en tant qu’exposant à leur événement. Mais le plus souvent, le formulaire d’inscription et le règlement sont à télécharger, ce qui simplifie bien les choses. À vous de voir si vous remplissez les conditions et si l’organisation vous convient, avant de retourner le formulaire.
  • les réseaux sociaux : parfois il n’y a pas de site Internet (surtout dans le cas des petits festivals) mais il y a quasiment toujours a minima une page Facebook. Dans ce cas, je vous conseille de liker ladite page, de commenter quelques posts mais aussi d’envoyer un message personnel. Seulement une fois j’ai eu un retour me disant que la page Facebook n’était pas là pour ça, mais les autres fois on m’a bien répondu et beaucoup plus rapidement que par mail.
  • donnez vos références : dans votre approche des organisateurs, n’hésitez pas à mentionner tout ce qui peut valoriser votre candidature à leurs yeux. Cela peut être la thématique de vos livres, le fait d’être un auteur/une autrice local·e, les salons auxquels vous avez déjà été présents, la critique élogieuse de votre dernier titre, le fait que votre illustrateur habite la ville, que vous avez joué au foot dans celle-ci étant petit… etc.
  • enfin, faites de votre site web une vitrine qui va vous présenter sous votre meilleur jour : photo professionnelle, une page de présentation impeccable, des articles sur les précédents salons où vous avez exposé.

4. Recenser et analyser les infos sur les salons

Cela ne suffit pas d’enchaîner les salons, il faut aussi prendre un peu de recul dessus et voir si vraiment « ça en valait la peine ». Je serais tentée de dire que « oui ça en vaut toujours la peine » car vous ferez nécessairement de très belles rencontres… Mais il faut aussi regarder l’aspect financier, et bien gérer les spécificités de chaque manifestation.

  • compiler les infos sur les salons : l’organisation varie complètement d’un événement à un autre. Pour certains salons, tout sera très rodé et vous n’aurez qu’à « suivre le mouvement », pour d’autres cela sera très freestyle… Dans tous les cas, vous allez devoir vous y prendre des mois à l’avance et vous risquez de vous mélanger les pinceaux entre « est-ce que j’ai bien envoyé le chèque de réservation pour lui ou est-ce que je dois payer le repas sur place ? », « La nappe est prévue ou pas ? », « il faut amener son pique-nique ? »… D’ailleurs, j’ai une anecdote « savoureuse » à ce sujet…

Au récent salon de Poitiers, à l’heure de midi, je vois arriver mes voisins avec un plateau-repas bien équilibré. Je me dis que j’aurais bien fait d’en commander un moi aussi, mais que bon, tant pis, on va partir sur un sandwich. Je prends donc mon sandwich et ma boisson à la buvette, les consomme avec un soupir nostalgique devant les crudités présentes sur le plateau des copains et oublie la chose. À 14h30, alors que je faisais causette avec Zahardonia (témoin hilare de la scène), l’organisatrice du salon vient me voir en me disant « Tu ne veux pas manger aujourd’hui ? »… Oooooooooooooops…. En fait, je l’avais bien commandé, ce fameux plateau-repas, sauf que j’avais complètement oublié ce détail. 🙁 Bref, tout s’est arrangé car j’ai pu le récupérer pour mon repas du lendemain soir à l’hôtel, c’était nickel. Mais si vous voulez éviter de passer pour une étourdie hors pair, je vous conseille de noter pour chaque salon :

sur des fiches papier ou sur un support numérique

* le nom de l’événement
* la personne en charge des inscriptions et les noms des organisateurs
* la date limite de réponse
* le montant du mètre linéaire
* les frais éventuels d’adhésion à l’association
* l’accès au salon
* le transport utilisé
* l’hébergement
* les repas prévus ou à prévoir
* des infos pratiques subsidiaires

 

  • les deadlines : oui, je sais, j’en ai déjà parlé, mais j’insiste là-dessus… Les deadlines changent avec chaque salon mais dans l’ensemble, il faut s’y prendre très, très à l’avance pour réserver. Je viens d’ailleurs de revoir la confirmation officielle que je serai bien aux Aventuriales en septembre 2016 (happy I am !! :D) Il faut quand même savoir que les inscriptions étaient clôturées au 5 mars 2016, soit 7 mois avant le salon. De même, je suis d’ores et déjà inscrite au salon du livre de Mazamet qui aura lieu en mai 2017. Clôture des inscriptions en janvier 2017 mais il se remplit vite… Bref, vous l’avez compris, il faut que vous vous y preniez dès maintenant pour prospecter un peu tout ça… 😉
  • mais surtout, ce qu’il est très important de faire, c’est un bilan financier de vos salons. Beaucoup se disent que le bilan ne peut pas être positif mais ça, c’est surtout vrai pour les auteurs qui ne touchent qu’un petit pourcentage de la vente du livre. Moi je gagne jusqu’à 70 % du prix du livre. Bon, pour « Kassandra », comme il est très gros et que je n’ai pas voulu qu’il soit trop cher, ce chiffre baisse nettement mais on reste tout de même dans un pourcentage correct. Il y a encore quelque temps je faisais une estimation « à vue », mais je pense que j’oubliais de prendre trop de critères en considération. Or, là, je viens enfin de concevoir un tableau Excel me permettant de centraliser toutes les infos ayant trait aux salons : j’y ai placé tous les frais (coût du stand, activités en marge du salon et frais logistiques) ainsi que tous les bénéfices réalisés (nombre de livres vendus x bénéfice par livre) et ai automatisé les calculs pour calculer le rapport entre les deux. Voici ci-dessous des captures d’écran de ces deux tableaux, ainsi qu’une conclusion plutôt intéressante à ce sujet.
auteurs où trouver vos salons du livre - tableau dépenses

Feuille de calcul – Frais salons

 

Le tableau vierge, avec toutes ses formules de calcul est téléchargeable gratuitement pour tous les abonnés à la newsletter « À vous de jouer ! ». Le lien d’accès de la page de téléchargement ainsi que le mot de passe figurent en bas des dernières newsletters. Envoyez-moi un email si vous ne les retrouvez pas.

 

auteurs où trouver vos salons du livre - tableau bénéfices Salons

Feuille de calcul – Bénéfices salons

 

Je ne sais pas si tout ça vous semble du Chinois ou pas, mais pour moi plusieurs choses sont désormais très claires.

  1. Le meilleur ROI (Return on Investment) concerne le troisième Salon dans ma liste. Les frais étaient peu nombreux et les bénéfices conséquents. Je m’en doutais mais de le voir aussi clairement affiché m’a fait plaisir, d’autant que j’ai adoré ce Salon.
  2. Mais il n’y a pas que les bénéfices « purs » à considérer : le deuxième Salon dans ma liste ne m’a certes pas rapporté énormément de bénéfices, mais d’un autre côté il m’a très peu coûté également. Il s’agit donc d’une « valeur sûre », à conserver.
  3. Un salon qui, clairement, cumule les points négatifs, c’est le septième. C’est celui qui m’a coûté le plus cher et j’ai un énorme déficit le concernant. C’est embêtant car c’est un salon auquel je tiens, mais je crois qu’il va me falloir être raisonnable et ne pas y retourner l’année prochaine, ou alors faire sérieusement baisser les coûts logistiques… :/
  4. Ce qui est vraiment intéressant à observer c’est que bien que je déduise des frais comme l’essence, les péages, les billets de train, les repas, l’hébergement et la tenue du stand, à ce jour je suis clairement en positif. Et le bilan aurait même pu être exceptionnel sans le septième salon. C’est la bonne nouvelle et donc cela me permet de vous engager à, vous aussi, participer à un certain nombre de salons, toujours en mesurant les dépenses et les gains.

 

5. Préparer son salon

Ainsi donc, vous avez recherché les salons intéressants autour de chez vous et fait votre choix, avez approché les organisateurs et bien compilé toutes vos infos pour ne pas vous y perdre. Puis, vous avez été pris (Champagne ! :D) Maintenant, il vous reste encore un peu de travail…

  • Sur le plan de la logistique : pensez à réserver l’hôtel / la chambre d’hôte ou appeler les copains / famille habitant non loin. Attention à ne pas être hébergé·e trop loin du lieu du salon. Même s’il est rare qu’il ouvre à l’aube, vous serez tout de même fatigué·e après votre loooooooooooongue journée (que vous ayez dédicacé non stop ou que vous ayez désespérément attendu les lecteurs) et si vous partez sur un hôtel, l’idéal est le plus près possible du lieu de la manifestation. De même, si vous voyagez en train, mettez-vous un rappel sur votre calendrier trois mois avant le salon pour bénéficier des meilleurs tarifs SNCF. Ou blablacarisez ! 😉 Repérez les lieux de la manifestation : plan, moyens d’accès et anticipez sur le temps nécessaire. Il vous faudra peut-être arriver la veille, ce qui occasionne alors des frais supplémentaires…
  • Préparer le stand : ce que vous apporterez dépendra du nombre de mètres linéaires qu’on vous aura accordés (c’est un point à bien demander aux organisateurs). Inutile d’apporter de la déco si vous n’avez que 75 cm pour une dizaine de titres différents, ça ne rentrera pas… Il vous faudra peut-être une nappe : c’était nécessaire pour le dernier salon que j’ai fait. Attention aussi à un petit détail : si vous avez une table avec un angle droit, il vous en faudra deux. 😉
    Je vous rappelle que vous pouvez télécharger gratuitement ma super « check-list de ce qu’il faut amener en salon du livre » en vous abonnant à Nota Bene (la newsletter qui parle de ma trépidante vie d’auteur) ou à « À vous de jouer ! » (celle qui parle de l’autoédition plus spécifiquement) 😉
  • Se mettre dans le thème : s’il s’agit d’un festival costumé, cela peut valoir la peine d’investir dans une tenue ou des accessoires qui font soit un clin d’œil à la thématique du salon soit à vos histoires (pourquoi est-ce que je pense à un certain Pirate, moi ? 😉 ) Enfin, pour la tenue, j’en ai déjà parlé sur l’article « 5 conseils vestimentaires pour l’auteur en salon« … 😉 Mais un autre point important c’est la sélection de vos titres. Si la manifestation a pour thème « Les petits elfes et lutins de la forêt enchantée », peut-être que votre série « Violences Zombiesques » n’y sera pas à sa place. De même que dans un festival du polar, je ne suis pas sûre que vous arriverez à placer votre recueil « Sonnets romantico-poético-lyriques »… Enfin, vous voyez ce que je veux dire… 😉 Rien ne vous empêche d’avoir un ou deux exemplaires de ces titres dans un carton sous la table, si, au cours de la conversation, vos lecteurs semblent intéressés, mais cherchez au maximum l’unité thématique sur votre stand.

 

Nous voici arrivés à la fin de ce long article. J’espère, comme toujours, qu’il vous aura intéressés. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de savoir quels sont les salons que vous avez faits ou comptez faire récemment, alors merci de partager vos « bons plans » ci-dessous ! À bientôt, les amis ! 🙂

 

NB : le prochain article vous dévoilera enfin le « méchant » de Citara, Rohé. Pour l’instant vous n’avez droit qu’à un tout petit détail, mais je pense que vous avez déjà de quoi être saisis. Moi, en tout cas, je craque complètement pour ce regard… ♥

détail Rohé

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