Dans le cadre de mes objectifs 2020, j’ai essayé le jeûne intermittent. Retour sur une expérience commencée en novembre… et que je vais conserver !

Je vous le disais dans mes objectifs 2020, j’ai l’intention de prendre davantage soin de mon apparence physique et cela passe par une perte de poids nécessaire. J’en ai même fait une vidéo pour expliquer mon ressenti sur le sujet, dans le cadre de mon séminaire sur le courage d’être soi :

 

Pourquoi je me suis lancée dans le jeûne intermittent

  • Parce que j’avais essayé beaucoup de choses en termes de régime et, chaque fois, eu droit à l’effet yoyo : une fois que je l’arrêtais (et je finissais toujours par craquer et abandonner le régime en cours), je prenais plus de poids que ce que j’avais perdu avec mon régime ;
  • Parce que je sentais qu’il me fallait une solution plus « complète » que juste faire attention à ce que je mettais dans mon assiette (je faisais déjà attention et j’étais consciente des vertus/manques des aliments que j’achetais : je vous conseille d’ailleurs de télécharger la formidable application Yuka sur votre téléphone et de passer vos placards et votre frigo au crible. J’ai ainsi découvert qu’il était pire de manger des Bretzels que des Curly, ce qui m’a sidérée) ;
  • Parce que je suis gourmande et voulais maintenir des moments savoureux dans ma vie de tous les jours ;
  • Parce que j’ai lu des articles de personnes en qui j’avais confiance qui racontaient leurs propres expériences. Bien sûr, au moment d’écrire cet article, je ne retrouve plus celui paru sur un site français avec plusieurs justifications scientifiques à la clé mais j’en ai déniché un autre équivalent en anglais. Et surtout, c’est James Clear et son « Beginners’ guide to Intermittent Fasting » (le guide du débutant en jeûne intermittent, en anglais lui aussi) qui m’a convaincue. Cela fait des années que je reçois sa newsletter et j’apprécie beaucoup ses écrits. Or, il applique cette méthode depuis plus de 2 ans et s’en porte très bien. Je sais qu’il a un mode de vie sain et son exemple m’a donné confiance pour sauter le pas. J’espère que ce sera aussi le cas pour certains d’entre vous qui hésitez à vous lancer. Il n’empêche qu’il vous faudra vous assurer que le jeûne intermittent est compatible avec votre état de santé, je ne suis pas médecin. 😉

 

« Mon » jeûne intermittent

Il y a plusieurs formes de jeûnes intermittents, avec des horaires, des périodes différentes, des plages de jeûne plus ou moins longues. Moi, la formule que j’ai choisie capitalise sur une plage de temps où nous jeûnons tous : la nuit. Pour faire simple, je ne mange pas entre 20h et 12h. Ou, en fonction de l’horaire de mes repas du soir, entre 21h et 13h. Bref, je saute le petit-déjeuner. Oui, vous l’avez bien lu, je saute le petit-déjeuner.
Or, jusqu’à présent, le petit-déjeuner était, pour moi :

  1. un repas indispensable (je n’aurais jamais laissé mes enfants partir à l’école le ventre vide) ;
  2. mon repas préféré (j’aime la confiture, le pain, le beurre, le jus d’orange…)

Autant vous dire que j’étais très, très sceptique sur ma capacité à m’en passer. Mais choisir de sauter ce repas-là comporte de nombreux avantages :

  • vous maintenez les principaux repas — ceux du midi et du soir — ce qui permet de ne pas vous couper de votre entourage personnel ou professionnel et de partager ces moments ensemble (on peut aussi jeûner en compagnie de personnes qui mangent mais c’est plus difficile et cela peut les embarrasser) ;
  • ce n’est pas le repas le plus diététique (il ne comporte généralement pas de légumes, ni de protéines, quant au jus d’orange, il est de plus en plus déconseillé à cause du « shot de sucre » que vous injectez à votre corps dès le matin… et qui vous incite à recommencer à consommer du sucre quelques heures plus tard) ;
  • on est déjà « sur sa lancée » : notre corps est habitué à ne pas manger la nuit et c’est, finalement, très naturel de continuer quelques heures de plus.

Au final, sur 24h, j’ai une période de 8h où je mange (mais où je ne fais pas que ça non plus !) et une période de 16h où je ne fais que boire : de l’eau, du thé, des infusions…

 

Retour d’expérience

J’ai commencé le jeûne intermittent le 5 novembre, en doutant sérieusement que cela me conviendrait. J’espérais « tenir » au moins un mois et je comptais essentiellement perdre du poids.

Nous sommes aujourd’hui le 25 janvier et… je n’ai pas loupé une seule journée de jeûne depuis novembre. Mieux que cela : je n’ai jamais eu l’envie d’arrêter. Bien sûr, il m’est arrivé à quelques reprises de ne pas tenir 16h… mais ce n’était pas par faim que j’interrompais le jeûne plus tôt que prévu, juste par commodité : il m’est arrivé de devoir travailler de 11h45 à 14h et je ne pensais pas pouvoir tenir jusqu’à 14h sans me nourrir, donc je mangeais une heure plus tôt que prévu par mon appli.

suivi de mes jeûnes nov-janv

Car, oui, j’ai téléchargé une appli qui me permet de conserver une trace de mes jeûnes et du timing restant. Elle ne vous rappelle pas qu’il faut jeûner ou arrêter le jeune, c’est vous qui entrez manuellement ces paramètres quand vous y pensez (une fois l’heure de début/de fin rentrée, vous ne pourrez plus l’éditer). Et vous pouvez ensuite accéder aux statistiques : il s’agit de l’application Zéro Calories – tracker de jeûne. À l’heure où j’écris ces lignes, par exemple, elle m’indique qu’avant mon prochain repas je dois attendre :

capture écarn tracker jeûne

Un dernier point sur lequel je souhaite revenir, parce que cela m’a bluffée. J’ai skié deux matins pendant les vacances de Noël. J’avais pris la précaution, au cas où, de garnir mes poches d’en-cas, mais je suis bien allée skier à jeun. Eh bien, j’ai « tenu » ces deux matinées, pourtant intenses en effort physique — ils ont tous le niveau étoile d’or ou supérieur, dans ma famille — sans aucune difficulté et n’ai pas eu besoin de m’alimenter avant le repas de midi.

 

Les avantages du jeûne intermittent

Un ami à qui je racontais ma découverte du jeûne intermittent me demandait récemment : « Et tu vas continuer ça combien de temps ? » J’ai été tellement surprise de sa question que j’ai alors réalisé une évidence : je n’ai aucune intention d’arrêter le jeûne intermittent. Il fait désormais partie de ma routine quotidienne. Personnellement, je n’y trouve que des avantages et même si ce ressenti n’engage que moi, je me suis dit que je devais peut-être partager mon retour d’expérience au cas où cela fonctionnerait également pour vous…

Voici ce que j’aime dans le jeûne intermittent :

  • Cela fait gagner du temps. Les matins c’est souvent la course, entre les « serial snoozers » (ceux qui font « snooze » sur leur réveil pour grappiller 10 mn de plus, et encore 10), ceux qui, comme moi, ont une routine matinale complète, du genre « Miracle Morning » (yoga, méditation, lecture, sport, tâches ménagères) avant même d’aller au travail. Là, on gagne 10-15 mn facilement, en sautant le petit-déjeuner.
  • Cela fait faire des économies : désormais, lorsque je vais à l’hôtel, plus besoin de rajouter le petit-déjeuner en plus et sur Paris, cela fait une somme non négligeable. De même, les produits consommés au petit-déjeuner à son domicile ou en voyage (céréales, viennoiseries) ne sont pas donnés.
  • Cela me donne la pêche : je ne suis plus fatiguée après le repas de midi et, vous l’avez vu, j’ai pu faire une activité physique intense à jeun. Il est d’ailleurs conseillé de faire du sport pendant le temps où l’on jeûne pour brûler encore plus facilement ses graisses.
  • Cela m’a permis de réduire considérablement les pulsions boulimiques qui s’emparaient de moi dans la journée et m’invitaient à consommer bonbons/snacks/chips. Je ne sais pas si c’est parce que mon corps n’est plus dépendant au sucre depuis que j’ai supprimé un petit-déjeuner qui en comportait beaucoup ou parce que psychologiquement, sachant que je peux tout à fait tenir 16h sans manger, je sais mieux résister à la tentation en me disant « ça va, tu n’as plus que 2h avant ton prochain repas, tu peux laaaaaaaargement t’en passer. » 😉
  • J’ai le sentiment d’avoir une meilleure hygiène de vie, d’être « en forme », toujours aussi énergique mais d’une façon plus « zen », plus sereine.
  • J’ai perdu 3 kgs depuis que j’ai commencé :courbe perte poids

Alors, concernant la perte de poids, même si je suis très satisfaite de ces résultats, je tiens tout de même à apporter deux précisions :

  • je n’ai reporté dans l’application que les jours où j’ai effectivement perdu du poids, pour que cela soit plus motivant. Vous pouvez par exemple remarquer qu’entre le 25 novembre et le 11 décembre, je n’ai rien rentré, c’est que mon poids devait être resté stable ou même avoir légèrement remonté. Donc, attendez-vous à remonter certains jours, même après avoir jeûné 16h.
  • c’est un processus plus lent que je ne l’avais espéré, je pense que pour booster les effets « amaigrissants », les traditionnelles recommandations de faire de l’exercice et de manger sainement pendant les 8h concernées aident davantage. Moi, là, c’est la saison des fondues, tartiflettes et autres galettes des rois, et j’ai souhaité ne pas m’en priver. Si je l’avais fait — et repris un exercice quotidien plus dynamique que ce que je fais à l’heure actuelle — je pense que j’aurais perdu davantage…

 

Il y a d’autres bénéfices à faire le jeûne intermittent, des bénéfices que je ne ressens pas nécessairement ou dont je ne m’aperçois pas encore des effets bénéfiques. L’un des principaux atouts du jeûne intermittent concerne la diminution du taux d’insuline. J’ai trouvé une explication très intéressante sur ce sujet :

Pour expliquer le rôle du jeûne intermittent dans la régulation de l’insuline, faisons d’abord un petit récapitulatif des cours de science d’antan.

En effet, dès qu’on ingère un repas, l’insuline est automatiquement sécrétée par le pancréas afin de faire baisser le taux de glucose dans le sang.

Une fois qu’elle se propage dans l’organisme, son rôle consiste alors à ordonner aux muscles d’ouvrir leurs portes et de laisser entrer ce sucre qui se trouve dans les parages. Il est ainsi stocké dans les cellules musculaires pour être utilisé plus tard comme source d’énergie principale.

Une fois que ces cellules sont pleines, le reste de glucose est envoyé vers le foie, où il est stocké sous forme de glycogène, créant ainsi un deuxième carburant de secours.

Lorsqu’on mange à longueur de journée, il reste toujours du sucre dans le sang en plus de toutes ces réserves.

Par conséquent, le pancréas continue à produire de l’insuline en excès, mais cette fois les muscles et le foie, à bout, commencent à résister aux signaux de stockage.

Explication trouvée ici : https://naturalathleteclub.com/blog/jeune-intermittent-bienfaits/ 

Voilà où j’en suis aujourd’hui, à mon niveau. Si vous voulez vous lancer de votre côté, je vous encourage vivement à chercher des feedbacks complémentaires y compris de personnes sur qui cela n’a pas fonctionné.
En tout cas, vous l’avez compris, de mon côté, je suis convaincue. Et vous ? 🙂 J’attends vos commentaires/retours d’expérience avec grande impatience !

[Edit au 12-05-2020 : je n’ai pas raté un seul jour depuis le début du jeûne intermittent et je n’utilise désormais plus l’application car cela m’est devenu un rythme complètement naturel. Au final, je n’ai perdu « que » 5 kg par rapport au début mais c’est parce que le reste du temps je mange tout ce que je veux… et que ça inclut des aliments gras, salés ou sucrés. 😉

[Edit au 05-08-2023 : cela fait maintenant plus de 3 ans que j’applique ce qui est devenu un véritable « mode de vie » et je le recommande sans réserve, pour toutes les raisons ci-dessus.]