Et si tous les indés n’avaient pas besoin de « déconnecter complètement » pendant les vacances ? Et si cela ne les empêchait pas de réussir celles-ci ?
Mon agacement devant les injonctions de certains posts
Alors qu’une grande majorité de Français s’apprêtent à partir en vacances, j’ai noté une recrudescence de posts sur LinkedIn en mode « Vous devez absolument vous déconnecter totalement pendant les vacances, hein ! »
Et j’ai réalisé que ces injonctions m’agaçaient particulièrement par leur côté « je sais ce qui est bien pour vous » alors que le contenu proposé ne correspondait pas du tout à ma situation. 🤷♀️
Parce que moi, je reviens de 15 jours de vacances où je me suis à la fois régalée à buller… et à garder le contact avec mon business. 😎 Et que j’ai l’impression d’avoir eu des vacances idéales dans ma situation.
Alors, j’ai décidé d’en faire un article, au cas où certaines et certains de mes amis entrepreneurs seraient en train de culpabiliser de ne pas complètement perdre le lien avec leur business pendant cette période. 😉😇
Pourquoi la « déconnexion totale » est-elle autant mise en valeur ?
On connait tous les dérives du travail et c’est vrai que les vacances sont la période idéale pour couper avec :
- la prolifération des mails ;
- les attentes de notre environnement professionnel, attentes qui se manifestent souvent en dehors des horaires de travail ;
- les dossiers problématiques ;
- les échéances financières ;
- les interlocuteurs désagréables…
Le but des vacances, c’est de se reposer, mentalement et physiquement. Et, parfois, pour y parvenir, il FAUT se couper totalement de son milieu professionnel, surtout si celui-ci est toxique.
Mon postulat est que pour de nombreux entrepreneurs, une coupure totale n’est pas nécessaire, voire contreproductive.
Pourquoi il n’était pas question que je me « déconnecte totalement » de mon entreprise cet été
Déjà, parce que je n’en avais pas besoin
Depuis que je suis entrepreneuse, j’ai un rythme de vie plus que confortable et je suis très rarement épuisée. C’est énorme comme sensation, une véritable chance dont j’ai bien conscience. Avant, quand j’étais prof, je passais ma première semaine de vacances à comater sur le canapé, tellement j’avais tiré sur la corde. Aujourd’hui, je n’ai plus ce besoin profond de repos : j’adore mon métier et j’ai su l’équilibrer suffisamment bien avec ma vie privée pour ne pas risquer le burn-out.
Et puis mes clients, eux, n’étaient pas en vacances
Dans ma famille, nous affectionnons les départs en vacances au début de l’été, mais je reconnais que ce n’est pas la norme. Même si j’avais déprogrammé tous mes rendez-vous hebdomadaires jusqu’à mon retour, mes accompagnés, eux, ont continué à avancer sur la publication de leurs livres. Et j’ai reçu deux « appels à l’aide » pendant cette période, des appels auxquels j’ai pu répondre relativement rapidement puisque j’avais alloué du temps à cela. J’ai pu solutionner mes accompagnés sans pour autant avoir le sentiment de sacrifier mes précieuses vacances au passage, ce qui a fait plaisir à tout le monde.
J’ai également été approchée par des personnes qui, voyant leurs vacances arriver, des vacances où ils avaient prévu de consacrer du temps à l’écriture de leur livre, souhaitaient avoir des informations sur mon accompagnement de façon à planifier celui-ci à la rentrée. En répondant présente, en leur faisant une proposition commerciale, j’ai sécurisé, deux mois à l’avance, mes prochains accompagnements. Et je peux vous dire que cela a aussi contribué à la réussite de mes vacances… 😉
Cela m’aurait fait plus de mal que de bien
Même si je sais qu’il faut être très vigilants sur le syndrome du FOMO (la peur de manquer des informations essentielles), à l’idée de ne pas emporter mon ordinateur avec moi ou de ne pas regarder mes mails pro pendant quinze jours, j’étais en hyperventilation 😅.
Je sais que je me suis évité du stress et de l’inquiétude grâce à ce lien que j’ai maintenu avec mon business. J’y ai gagné en sérénité avant, pendant, et après, je trouve. Mais aussi, comme vous le verrez, c’est parce que je n’ai pas été esclave de mon entreprise non plus.
En tout cas, alors que je suis rentrée de vacances depuis quelques jours déjà, je me félicite d’avoir continué à travailler pendant celles-ci car la reprise s’est passée en toute fluidité. J’avais beaucoup de rendez-vous, forcément, cette semaine, mais je n’avais rien à rattraper en parallèle. Ouf !
Comment réussi à mêler harmonieusement travail et vacances ?
Bon, c’est la partie où je vais vous raconter mes vacances, je vais essayer de ne pas trop transformer cela en « soirée diapositives », promis !
La planification avant le départ
J’ai pu réussir cette alliance travail/vacances notamment parce que j’avais mis en place beaucoup de choses en amont :
- Professionnellement : j’avais informé mes accompagnés bien en avance de mes dates de vacances et annulé tous mes accompagnements hebdomadaires. J’avais aussi activé le plugin Woo Commerce Store Vacation pour n’accepter que les commandes en automatique sur mon site (les ebooks) et ne pas avoir à livrer des livres papier.
- Personnellement : j’avais prévenu ma famille que je n’envisageais pas de ne pas travailler pendant ces vacances mais que je ferais en sorte que cela n’impacte pas les sorties en famille. Comme je n’ai jamais été une fan des « après-midi à la plage », c’est cette « plage » horaire là que j’ai favorisée pour travailler, justement. Mon travail ne nous a pas empêchés de passer de bons moments en famille, une condition importante pour que les vacances soient réussies.
Le changement de cadre
Je suis partie sur l’île de Ré, un lieu qui me ressource toujours et dont la fraîcheur m’a fait beaucoup de bien en ces jours de chaleur. Si nous n’avons plus la fidèle caravane dans laquelle nous avons passé une quinzaine d’étés heureux, les solutions de remplacement que nous avons trouvées (un hébergement chez un membre de la famille la première semaine et dans un mobil-home près de la plage pour la deuxième) étaient finalement bien plus confortables et donc reposantes.
En tout cas, j’ai renoué avec bonheur avec ma routine matinale sur la plage (Body Groove, yoga et méditation), avec les bons petits restaurants locaux et les glaces de la Martinière et j’ai retrouvé avec plaisir mes copains campeurs, et cela, c’était déjà 80 % des vacances qui étaient réussies.
Sans compter que cela a boosté ma créativité : même si vous ne partez pas quelque part, le fait de changer de pièce pour travailler, de profiter des beaux jours pour travailler à l’extérieur par exemple, peut vous faire beaucoup de bien pour trouver des idées que votre environnement habituel ne génère pas forcément.
La mise en place de limites
Pour réussir mes vacances, j’avais désactivé toutes mes alarmes et je me suis astreinte à ne pas répondre le jour même à mes mails. Dans chacune de mes réponses, que ce soit pour les problèmes que j’ai pu solutionner ou pour dire que, justement, je ne pourrais pas intervenir avant mon retour, j’ai prévenu que j’étais en vacances. Tous mes interlocuteurs ont été compréhensifs (je pense qu’il est facile de s’identifier à une personne qui est en vacances et de respecter ce temps-là).
Et j’ai systématiquement fait passer ma famille et mon bien-être personnel avant mon travail (comme ce devrait d’ailleurs être le cas la majorité du temps, hum hum hum).
Travailler différemment
Pour moi, le secret de cet équilibre entre vacances et travail, c’est de ne conserver qu’une partie de son travail. Les vacances sont en effet un temps idéal pour se livrer à des occupations qu’on néglige souvent en temps normal ou que l’on expédie, quand on est trop accaparé·e par les urgences.
J’ai ainsi pu :
- rattraper mon retard sur de nombreux points : ma comptabilité, mes articles de blog…
- faire le bilan de nombreux aspects de mon entreprise et prendre le temps de réfléchir à l’orientation que je veux lui donner sur l’avenir (proche et plus lointain) : les dépenses à envisager pour cette fin d’année, le changement concernant la franchise de TVA, les axes à privilégier..
J’ai aussi accepté d’être moins productive : j’avais prévu de finaliser les inscriptions pour mon summer camp début juillet mais j’ai vite vu que je ne pourrais finalement le proposer qu’en août car, étant en vacances, je ne pouvais pas dégager le temps de préparation nécessaire.
Au final, je reviens de mes vacances
- en pleine forme physique grâce au rythme reposant qui était le mien ;
- en pleine forme mentale grâce aux bons moments passés à profiter de mes vacances tout en maintenant le lien avec mon entreprise : je rentre sans stress, sans « rush à gérer ».
Psstt : sur la photo épinglée sur la première image, vous pourrez me voir en train de faire la position de l’arbre sur la plage cet été. J’ai l’air stressée, d’après vous ? 😉
En conclusion, vous l’aurez compris, je pense qu’il est tout à fait possible de travailler pendant ses vacances si VOUS le souhaitez et si vous savez mettre en place les conditions nécessaires pour vous ressourcer suffisamment.
Dans tous les cas, faites preuve de bienveillance envers vous-même : respectez VOS besoins en matière de détente et de travail pendant les vacances et ne prenez pas la parole des autres – y compris la mienne – pour argent comptant. 😉
J’espère que cet article vous aura « parlé » et si c’est le cas, je vous remercie de m’indiquer vos ressentis vis-à-vis de ce sujet dans les commentaires. 💬
Bonnes vacances ! 🌞🏖😎🥳
Bonjour Autricette,
Juste que tu as raison de garder un contact avec ton travail quand ce dernier est un plaisir si n’est pas chronophage durant ce moment de détente en famille.
Tu es simplement merveilleuse
Et toi adorable, comme toujours ! ♥ Merci de ton commentaire et bon été à toi, mon cher ami.
Salut !
Je trouve que ton article illustre bien cette propension qu’a notre société à vouloir tout faire entrer dans une norme.
Bien évidemment, chacune et chacun est libre d’agir comme elle et il l’entend pour son propre bien-être.
Si ton travail est une passion et que tu sais lui mettre des limites pour ne pas te faire bouffer, pourquoi le laisser tomber sous prétexte que tout le monde t’enjoint à le faire ?
Les gens feraient mieux de s’occuper de leurs propre m… avant de tenter de gérer la vie des autres.
Et quand on a un problème, alors on va soi-même demander de l’aide à des gens dont c’est le métier, justement. Donc pas besoin des « conseils » de pseudos-mentors qui ne connaissent pas ta situation.
Continue à faire suivant ton rythme propre et à le faire savoir.
Je crois que si plus de personnes respectaient leurs besoins plutôt que de suivre des normes établies « au doigt mouillé », il y aurait moins de burn-out…
Oui, c’est parce que je voyais fleurir les posts du genre « Il FAUT déconnecter pendant les vacances » que j’ai voulu écrire que l’on POUVAIT aussi ne pas le faire.
Merci de ton long commentaire !
Pas de déconnexion totale de mon activité ici non plus. Par contre, je ralentis, je suis davantage dans la réflexion et la planification que l’action. Et ça me va très bien 🙂
Oui, j’aime beaucoup ces activités-là, personnellement et le reste du temps, on a un peu « la tête sur le guidon », il est difficile de s’y consacrer… 😉