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Question la plus fréquemment posée à l’écrivain : “mais comment faites-vous pour avoir de l’inspiration ?”

Réponse éclairée de ce dernier (enfin, de moi) : “euh… je sais pas…”
Je vous rassure, cet article ne va pas s’arrêter là. (ouf hein…)

Mais c’est sûr qu’il n’est pas facile de répondre à cette question.

Parce que chaque auteur est différent, déjà, et que l’inspiration est une chose difficile à décrire.

 

Sur le site Envie D’écrire, j’ai vu une vidéo où Marianne Jaeglé, qui anime des ateliers d’écriture, explique que l’inspiration est une idée qui nous vient des poètes romantiques et que souvent des personnes se retiennent d’écrire parce qu’ils pensent ne pas avoir en eux cette “Muse” qui leur permettrait de le faire.

Je partage son idée que c’est faux et que parfois il suffit de faire sauter ce “blocage psychologique” pour se mettre à écrire.

 

Ceci dit, je pense que s’il y a des gens qui écrivent et d’autre pas, c’est parce que les premiers ont à un moment eu besoin de mettre des mots sur des idées, et de retranscrire ces derniers sur un support (papier ou écran).

Donc il y a bien pour moi à la base une envie, un sentiment qui a traversé celui qui écrit… et qui n’a pas effleuré celui qui n’écrit pas. Est-ce cela l’inspiration ?

 

Pour moi, tout commence avec l’amour de la lecture. On aime lire parce qu’on aime les histoires. Mais aussi parce que la façon dont celles-ci nous sont contées nous procure de l’émotion.

Ainsi, à ceux qui se demandent sur quoi ils pourraient bien écrire, je leur donne un conseil : regardez votre bibliothèque, demandez-vous quel est votre livre préféré… Il y a de fortes chances pour que vous ayez envie d’écrire quelque chose du même style. Pour moi c’est la fantasy et j’aimerais que Citara soit à la croisée d’Harry Potter et de Twilight.
Rien que ça. 

On m’a aussi beaucoup demandé d’où me venaient mes idées pour Citara : c’est simple, c’est une histoire que j’aurais aimé lire, mais à force de ne la trouver dans aucun livre, j’ai décidé de l’écrire moi-même.

 

Ensuite vient la “facilité” d’écriture. J’ai toujours eu l’amour des mots et c’est sûr que bien maîtriser la langue française est un plus. Mais ce n’est pas rédhibitoire : il y a de nombreux logiciels pour aider l’écrivain dans sa quête de la phrase parfaite.

Par contre, je pense que cela facilite l’inspiration de ne pas avoir à se “creuser la tête” à la recherche de synonymes, de tournures de phrases. La plaie de l’écrivain ce sont les répétitions alors mobiliser rapidement un lexique varié pour y faire face, c’est très utile.

 

Il y a les envies, la maîtrise de la langue mais aussi tout simplement les idées… Je sais qu’en ce qui me concerne, j’ai une imagination débordante. Ca aide, c’est certain.

[Même s’il y a des moments dans ma vie où cette imagination est une vraie calamité : lorsque l’un de mes proches a du retard (beaucoup de retard hein, n’allez pas croire que je suis une hystérique non plus), et enfin arrive ou me contacte, il est étonné de voir à quel point je suis furibonde. Il ne réalise pas qu’entre temps, il a souffert mille morts… dans mon esprit. Un camion rempli de produits toxiques s’est renversé devant lui, un sérial kidnappeur a croisé sa route ou alors c’est la pluie, les autres conducteurs, la maladie… Tous ces scénarios se croisent à toute allure dans ma tête et font tous admirablement sens. Donc quand l’être aimé s’avère avoir réchappé à tout ça, je lui en veux (si si, c’est logique quelque part) de m’avoir fait craindre le pire…] Hum bref. 

Ceci dit tous les styles littéraires ne nécessitent pas une imagination débridée.

Je pense que la science-fiction, la fantasy ou la fiction policière sont les genres qui requièrent le plus de flexibilité d’esprit : pour s’imaginer une invasion alien qui se déroulerait en ingérant de l’eau, caresser la peau rugueuse d’un dragon ou tuer son supérieur au moyen d’un document Word, il faut que notre esprit soit relativement ouvert, que le champ des possibles ne soit pas restreint à ce que nous connaissons (et je vous assure qu’aucun de ces scénarios n’existe dans ma vraie vie… Ou alors le troisième… Nan je rigole…)

Mais encore une fois, cela se travaille, se mûrit, se nourrit de rêveries.

 

Pour ma part, ce dont j’ai le plus besoin pour trouver l’inspiration, c’est de temps. Lorsque je m’assois à ma table d’écrivain, j’ai déjà vaincu tout plein d’obstacles (ahhhh, arriver à tout faire…). Je suis donc prête à écrire… Et là, les mots coulent tout seuls, les idées fusent, je suis dans la scène… Parfois je m’arrête et je réfléchis (non non, je ne rêve pas, je vous assure… Ou alors si c’est le cas, c’est que cela m’aide à construire mes idées mais ça repart ensuite).

Le hic, c’est que malgré tout, je n’avance pas si vite que ça et je passe souvent mon lundi à écrire non stop… pour réaliser que je n’ai même pas fini un chapitre.

Donc la principale condition dans cette recherche de l’inspiration, en ce qui me concerne, c’est de dégager le temps nécessaire pour écrire. Une bonne longue plage d’écriture, c’est tellement difficile à trouver que lorsque j’ai enfin cette dernière, c’est le paradis.

 

Ensuite, j’ai bien sûr tout un rituel (mais pas nécessairement, je peux aussi écrire dans la voiture en attendant le petit qui est au judo… Ce sont juste les conditions idéales que je présente ci-après) : je me fais donc une bonne tasse de thé avant d’aller dans ma chambre, où j’écris le plus souvent.

ma table d'écrivain

Ensuite je m’installe à ma table d’écrivain (retapée par mes blanches inaptes mains, j’en suis donc très fière).

Je laisse mon regard errer sur les collines ardéchoises en face, et sur mon bel olivier…

Je bois une ou deux gorgées de ce thé qui va être complètement ignoré dans quelques minutes. Une fois que j’aurai commencé à écrire, je ne penserai en effet plus qu’à ça.

Puis je prends mon stylo spécial écriture (je peux écrire avec d’autres, mais j’aime moins) : des Reynolds, qui ne coulent pas et qui durent longtemps. C’était une institutrice qui me les avait recommandés, petit clin d’œil à Agnès…

Et c’est parti !

 

En résumé, pour commencer à écrire, il est utile d’avoir à sa disposition :

  • l’envie de le faire et un genre de prédilection ;
  • l’amour des mots (article plus développé sur ce sujet à venir) ;
  • une idée qui nous titille l’esprit : ça commence souvent par “Et si… ?” ;
  • le temps pour ça ;
  • un environnement dans lequel on se sente bien.

 

Dans cet article j’ai essayé de répondre à la question “comment trouver l’inspiration avant de se mettre à écrire ?”. J’évoquerai dans un autre article (à venir) l’inspiration en cours d’écriture : comment dépasser le “blocage de la page blanche” ? comment trouver des idées quand le cerveau “s’encrasse” ? etc…

 

Pour terminer, je vous propose quelques citations trouvées ça et là (dont certaines données dans la vidéo mentionnée en début d’article).

Je ne suis pas d’accord avec toutes, mais je les trouve jolies.

 

Jack London : “Ne flânez pas en attendant l’inspiration, précipitez-vous à sa poursuite avec un gourdin et même si vous ne l’attrapez pas, vous aurez quelque chose qui lui ressemble remarquablement bien.”

Baudelaire : “L’inspiration, c’est la table de travail”.

Boris Vian : “il est évident que le poète écrit sous le coup de l’inspiration. Mais il y a des gens à qui les coups ne font rien”.

Grand corps malade : ” J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration

Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction “.

Charles-Ferdinand Ramuz : “Il faut que l’idée naisse de la vision, comme l’étincelle du caillou.”

Peter De Vries : “J’écris lorsque je suis inspiré et je m’arrange pour avoir de l’inspiration chaque matin à 9h”.

 

J’aime beaucoup celle de Robert Bresson : “Quand tu ne sais pas ce que tu fais et que ce que tu fais est le meilleur, c’est cela l’inspiration”.

 

Mais bien sûr, il me fallait terminer par celle-ci, de Napoléon Bonaparte (avait-il lu Citara ? :p ) : “L’inspiration n’est le plus souvent qu’une réminiscence”

 

Voilà, article 1 du métier d’écrivain fini.
Vous avez des questions ? 

 


Article importé de mon ancien blog

 

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