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On s’imagine souvent les auteurs un stylo à la main et les yeux dans le vague, en train d’imaginer des histoires nées de leur imagination fébrile.
Bon, ok, il y a de ça.
(En fait, c’est tout à fait moi hi hi hi)
Mais il y a aussi des jours, voire des périodes entières, où l’écrivain ne va pas écrire.
Il va faire des recherches :

• soit pour que ce qu’il écrit soit plus “réaliste” ;
• soit parce qu’il a envie de s’imprégner d’un univers avant d’y plonger son personnage ;
• soit parce qu’il lui manque des informations précises sur des parties de son histoire (lieux, personnages historiques, outils, armes…).

Où l’auteur va-t-il chercher des réponses ?

1. sur Internet
Je ne peux pas m’imaginer comment les gens faisaient avant Internet… Enfin si, je peux, mais je plains sacrément les auteurs qui devaient attendre alors qu’aujourd’hui, en quelques clics, on obtient des réponses ou au moins des pistes de réflexion.
Pour ma part, j’ai rafraîchi ma mémoire de professeur d’anglais en surfant sur de nombreux sites racontant des légendes folkloriques, pour mon roman “Clorinde et les Légendes Ecossaises”. J’ai recherché des détails importants du Drapeau des Fées exposé au château des MacLeods, choisi mon image préférée de leurs armoiries, vérifié sur diverses cartes que mon itinéraire “tenait la route”. J’ai (re)lu tout ce qui concernait le mythe du Monstre du Loch Ness, avec beaucoup de plaisir, je dois dire. (Eh oui, il y a cette part en moi – je préfère prétendre qu’il s’agit de celle de l’écrivain plutôt que de la petite fille – qui est toujours fascinée par le concept de la créature cachée dans un lac…)

2. dans des interviews
Ca, c’est un moment que j’aime beaucoup.
L’auteur est habituellement seul face à son texte mais de temps en temps, il va à la rencontre de personnes qui vont l’aider à mieux réussir ce dernier.
En effet, rien de tel que de parler avec quelqu’un qui a déjà expérimenté ce que vous voulez faire vivre à votre héros, pour avoir son ressenti et comprendre les spécificités de l’expérience.
Par exemple, pour une scène d’Une Autre Vie à Citara (en cours d’écriture), j’ai discuté longuement avec un percussionniste, Fabrice Le Drappier et ai pris des pages entières de notes afin de mieux ressentir l’âme du batteur, et de voir si ce que j’imaginais (notamment l’instrument du héros) était compatible avec la réalité. Il m’a donné une foule de détails utiles mais surtout il m’a plongée dans une ambiance, et c’est aussi d’ambiances dont se nourrit un livre, je trouve.
Vous pouvez lire cette interview ici.

3. à la bibliothèque
On n’y coupe pas, il y a toujours des merveilles à trouver en bibliothèque, surtout lorsque l’on connaît bien la bibliothécaire…. Ou plutôt lorsqu’elle même connaît bien son stock de livres !
Pour Contes de Fées pour Héroïnes d’Aujourd’hui, j’ai eu besoin de citations d’auteurs sur les créatures mythologiques rencontrées au détour de l’histoire par mon héroïne. Eh bien une bonne partie d’entre elles proviennent des livres feuilletés à la bibliothèque (ou provenant de mon stock personnel).
Il y a aussi une fonction très intéressante, sur Google Livres, qui permet de fouiller dans les livres répertoriés à la recherche de mots-clés.
Enfin, ce que je trouve surtout à la bibliothèque, c’est un milieu propice à l’écriture. J’ai toujours adoré réviser mes examens et concours dans les bibliothèques, j’ai des souvenirs très nostalgiques de la magnifique coupole de la bibliothèque de Toulouse et de la vue sur le Mont Royal de la bibliothèque de McGill, à Montréal. J’y ai passé des heures entières à y travailler…

bibliothèque Toulouse 

la bibliothèque de Toulouse

4. sur place
Rien ne vaut, lorsque c’est possible, un déplacement sur le lieu où vous voulez faire évoluer vos personnages, où vous pourrez toucher les objets qu’ils vont manipuler à leur tour, goûter la nourriture qui leur sera offerte, voir les paysages qui les attend dans leur périple, etc…
C’est un moyen idéal pour que le récit ne soit pas “plat” mais vibre des différentes sensations éprouvées : la vue, oui, mais aussi l’odorat, le toucher, le goût…
Pour Clorinde et les Légendes écossaises, tout est parti d’un superbe voyage que j’ai effectué en Ecosse avec Arts et Vie (je suis accompagnatrice bénévole pour cette association) : je me suis découvert un véritable coup de cœur pour ce pays qui a su rester sauvage, indomptable. L’itinéraire de Clorinde retrace peu ou prou le nôtre… et le prénom même de l’héroïne m’a été inspiré par notre exceptionnelle guide.

Nathalie - Ecosse 2012

Nathalie en Ecosse – 2012

Et les abonnés à la newsletter auront une anecdote supplémentaire concernant un épisode mémorable vécu par l’héroïne ET par l’auteur : la rencontre avec un vampire dans les rues d’Edimbourg à la nuit tombée… (véridique !)

Bref, le seul problème avec les recherches, c’est qu’il faut à un moment arriver à s’en détacher.
Pour ma part, j’avoue que je prends parfois trop de plaisir dans cette phase là, je veux tout savoir, tout m’intéresse et je peux passer des journées entières juste à me documenter.
Je pense toutefois que ce n’est pas du temps perdu, même si j’ai relativement tendance par la suite à ne plus regarder mes notes ou les documents enregistrés dans mon disque dur.
Je pense que ces recherches m’ont permis de m’immerger dans un univers, me l’ont rendu plus réel, et que mon cerveau a inconsciemment fait le tri de ce qu’il souhaitait garder ou pas…
Et après… je plonge mes personnages dans ces scènes que mes recherches et mon cerveau ont conjurées. Et c’est parfois bien moins plaisant pour eux, que ça ne l’a été pour moi ! Niark niark niark…

J’espère que cet article vous aura intéressés.
Si c’est le cas, n’hésitez pas à laisser un commentaire.
Article importé de mon ancien blog

 

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