On entend souvent dire des choses comme « écrire est facile, c’est publier qui est difficile ».
Si vous verrez dans les prochains articles que le processus d’écriture n’est pas toujours aisé, il faut reconnaître que la recherche de l’éditeur l’est encore moins : l’idée de devoir envoyer une flopée de manuscrits à des inconnus que l’on imagine indifférents et blasés est loin de faire rêver.
Mais dans mon cas, j’ai connu la démarche « inverse » et je la recommande à tout auteur débutant.
Certes, j’ai commencé par écrire mon histoire, celle qui me tient le plus à cœur (Citara, bien sûr). Mais il s’agit là d’un travail de longue haleine, que je bichonne car je lui souhaite le meilleur. Je ne suis pas encore prête à passer à l’étape de la recherche d’éditeur pour Citara.
Par contre, je me suis dit que cela ne m’empêchait pas de commencer à me faire un nom dans le milieu de l’écriture. J’aime écrire et j’aime les défis : les AT semblent faits pour moi.
Qu’est-ce qu’un AT ?
C’est tout simplement l’abréviation d’Appel à Textes : une maison d’édition recherche des textes sur tel ou tel thème.
Vous remarquez la démarche ? C’est la maison d’édition qui vous sollicite… Avouez que dans ce sens-là le risque est moins grand de se voir rejeté. Certes vous serez comparé à d’autres textes, à d’autres auteurs, et vous pourrez tout à fait recevoir une réponse négative.
Mais vous entrerez dans la sphère de la maison d’édition, une sphère dont on sait qu’elle est souvent inaccessible sans sésame : une fois l’AT terminé, les soumissions seront souvent closes le temps que le travail d’édition soit fait autour de l’œuvre en cours d’élaboration.
Bref, c’est une porte ouverte pour se faire connaître des éditeurs, tout autant que pour vous entraîner à écrire.
Car c’est un exercice stylistique que de composer sur un thème que l’on n’a pas choisi soi-même.
C’est une contrainte mais aussi un cadre rassurant : les limites sont clairement définies (le thème, le nombre de caractères) et des pistes de réflexion sont évoquées dans le sujet donné… Ensuite, à votre imagination de jouer !
Pour ma part, le premier AT qui m’ait inspirée est celui sur les contes de fées pour héroïnes d’aujourd’hui, lancé par les Roses Bleues, une jeune maison d’édition suisse.
J’ai aimé l’idée, j’ai joué avec elle… et ai envoyé mon texte aux Roses Bleues. La suite, nombreux d’entre vous la connaissent : le mail chaleureux de l’éditrice, la signature de mon premier contrat, la publication de ma première nouvelle.
C’est moi qui vivais un conte de fée…
Depuis j’ai renouvelé seulement deux fois l’expérience (par manque de temps plus que par désintérêt) : une nouvelle sur le thème de la musique pour laquelle j’attends toujours une réponse… (salut faussement nonchalant aux éditeurs des Manuscrits d’Oroboros s’ils passent par là… J’essuie la bave de mon menton et continue)… et une autre sur les légendes écossaises, toujours aux éditions Les Roses Bleues.
Mais en écrivant sur l’Ecosse, mon imagination s’est emballée au point que j’ai allégrement dépassé le nombre de signes demandés par la maison d’édition. L’éditrice, Marilyn Stellini, m’a alors demandé, logiquement, de couper mon texte pour qu’il puisse être considéré comme une nouvelle.
Je n’ai pas pu.
Je voulais au contraire développer l’histoire, la rendre plus drôle, plus complexe, et les relations entre les personnages plus plausibles. J’ai donc refusé, la mort dans l’âme, de participer à l’anthologie des légendes écossaises.
Mais Marilyn, que je considère comme ma bonne fée, ma recontactée très vite et m’a proposé de transformer ma nouvelle en roman. Elle y croyait et ce faisant, m’a motivée à retravailler mon texte. Celui-ci est fini désormais et n’attend plus que la petite baguette magique de l’édition. J’espère de tout cœur que cela sera au sein d’une équipe que je connais et dont j’apprécie la chaleur et le sérieux. Mais pour l’instant je n’en dirai pas plus.
Edit au 24/02 : c’est officiel, les Roses Bleues vont publier « Clorinde et les légendes écossaises » en 2014 ! Voir ma page d’auteur chez eux. Yes !
Revenons-en au processus général de l’AT.
- Déjà, il vous faut rechercher les AT qui correspondent au genre de fiction qui vous intéresse.
Dans mon cas, c’est la fantasy. J’ai trouvé sur divers sites des « compilations » d’AT fantasy. L’un d’entre eux a fermé, mais je vous conseille l’autre, celui du Wiki francophone de l’imaginaire qui recense les derniers AT mis en ligne. Si vous avez envie de travailler sur les « Vagabonds du rêve », les « Sortilèges électriques » ou encore « Tripes et tentacules » ( 😮 ), tout est expliqué là-bas !
- Ensuite, laissez-vous tenter par une ou plusieurs de ces aventures… Vous verrez, lire les sujets donnés fera forcément naître des idées chez vous… Vous vous direz « Et si… ?« , et la machine sera lancée. Travaillez sur le texte, peaufinez-le, puis veillez à ce qu’il respecte bien le format de l’AT. Re-travaillez votre texte.
- Envoyez votre texte re-re-re-travaillé à la maison d’édition, sans attendre la date limite. Je vous conseille même de le faire le plus tôt possible : en effet, au fil des écrits reçus, l’éditeur va concevoir une sorte de « trame », de « fil conducteur » qui fasse le lien entre tous les documents recevables… Il est possible que si vous arriviez « à la fin », votre texte soit valable mais soit en tel décalage avec les autres qu’il ne soit pas pris. (J’espère que je ne dis pas de bêtise, chers amis éditeurs… Corrigez-moi si c’est le cas).
- Dans tous les cas, envoyez votre texte, sans vous laisser paralyser par la peur d’un refus :
- ce dernier peut vous apporter de précieux éclaircissements sur ce qui ne marche pas dans votre texte, votre écriture, votre choix de point de vue…
- même en ayant refusé votre texte, l’éditeur peut retenir votre nom car il aura aimé votre style, votre histoire…
- et si votre texte était retenu ? J’espère que vous saurez revenir ici et nous faire part de la bonne nouvelle dans les commentaires !
- Une fois votre « œuvre » envoyée, il vous faudra ensuite tout simplement… attendre la réponse (et le futur article qui traitera de ce sujet).
J’espère que celui-ci vous a intéressé.
A très vite.
Article importé de mon ancien blog
oO pas de commentaire ici ? histoire d’actualiser, je conseille http://www.epopees.fictives.fr/ pour tout les AT de l’imaginaire (que l’on peut même trier par genre).
Et commencer par une nouvelle est un très bon exercice, que ce soit pour apprendre à peaufiner un texte pour qu’il soit éditable, d’essuyer des refus, parfois cinglants (j’ai eu le droit à des avis détaillés d’un comité qui n’avait pas saisis la parodie de mon texte de fantasy, donc s’entendre dire que c’est un ramassis de clichés ça fait mal), ou être ignorés (comme tu le dit, il y a en effet des AT qui ne contactent que les gagnants, c’est parfois un peu dur d’avoir l’information, alors nerveusement outch…), de gérer l’attente (qui peut aller d’un mois à… plus d’un an pour mon expérience), et enfin, gérer aussi les bonnes nouvelles ! J’ai eut la chance d’être ainsi publié deux fois, et cela m’a beaucoup appris sur le fonctionnement de chaque éditeur (ou association qui édite aussi de façon bénévole dans une revue, fanzine etc).
note : où se trouve la suite de l’article ?
Houlà, mais tu exhumes des dossiers, là ! 😀
Il n’y a pas de commentaires car c’est un article que j’avais écrit du temps où j’étais sur Eklablog et qu’en migrant sur WordPress, j’ai perdu tous les commentaires. :'(
Quant à la suite, ben, je crois que je ne l’ai jamais écrite, en fait… :p Sorry ! (je me note l’idée pour un futur article ! 😉 )