Bon, les amis, j’avance bien sur Petit-Pierre.

Très bien, même…

J’ai juste rencontré un petit problème vis-à-vis de mes persos et je me suis dit que cela serait l’occasion d’écrire un article dessus. 😉 D’autant qu’il y a une raison particulière qui me pousse à remettre l’article concernant mes objectifs 2018 à ce week-end…

 

Les problèmes qu’un auteur peut rencontrer vis-à-vis de ses persos

Trop d’influences externes

À l’origine, donc, Petit-Pierre était un « petit » garçon, aux cheveux bruns en bataille.

Il rencontre une bande de copains : Lola, l’intellectuelle, Thomas le rigolo (taches de rousseur) et Djalil le sarcastique, tout en affrontant un ennemi, Steve, un blondinet agressif, toujours flanqué de ses deux acolytes…

Bon, si l’on met de côté Djalil, le seul perso vraiment original, d’autant qu’il est en fauteuil roulant (et que ça me permet d’aborder plein de nouvelles thématiques), il nous reste quoi ? Un trio ressemblant furieusement… à Harry, Ron et Hermione. Tandis que leur ennemi et ses copains sont des copier-coller de Draco et de ses deux minions.

Wow, super, l’originalité ! :/

C’est en me relisant que cela m’a sauté aux yeux, cet emprunt involontaire à Harry Potter. C’était surtout au point de vue des apparences, heureusement, mon histoire étant — je le crois — originale, mais tout de même, je me suis dit que ça ne pouvait pas aller.

 

Des détails non mémorisés

Du coup, j’ai bien sûr décidé de changer des trucs (pas tout non plus, sinon j’aurais dû tout réécrire) et notamment l’apparence physique de mes personnages.

Et alors là, catastrophe : je ne les ai plus « vus » du tout, mes personnages. Je ne savais plus à quoi ils ressemblaient : si Thomas avait gardé ses taches de rousseur ou pas, si Lola avait les cheveux courts ou pas.

À force de tout changer, je n’étais plus du tout sûre de moi. Du coup, quand j’écrivais, je restais très imprécise quant à leur description, c’était gênant.

Le pire concernait les parents de Petit-Pierre : je n’arrivais pas à me décider sur leurs prénoms, apparence et nom de famille. Je m’étais dit « bon, tu verras ça plus tard », mais en fait très vite je me suis aperçue que répéter « mère » ou « père » était vraiment lourd dans l’histoire. Alors j’ai introduit un prénom, puis un autre…

Et là, je serais bien en peine de vous dire lesquels, car je les ai déjà oubliés. 😀

 

Un manque de personnalité

Bon, là, j’avoue que c’est plus histoire de continuer ma liste que je parle de ce point car, heureusement, si physiquement j’ai eu des soucis pour visualiser mes personnages, ils ont bien une identité propre et ça se ressent dans leur façon de parler (il y a beaucoup de dialogues).

Il n’empêche que le plus important concernant des personnages n’est pas leur aspect physique (chaque lecteur aime se faire sa propre représentation des personnages, de toute façon) mais leur personnalité : c’est ça qui fait que l’on s’attache à eux. Il faut donc davantage s’interroger sur leurs émotions, leurs traits de caractère (ce n’est pas pour rien qu’en anglais le mot « personnage » est « character »), leurs qualités et leurs défauts. On s’en fiche, le plus souvent, qu’un personnage ait les cheveux bruns : à moins d’un scénario se déroulant chez des coiffeurs, ce n’est pas cela qui va faire changer l’histoire ! 😉

Par contre, cela sous-entend qu’on passe du temps à découvrir ses personnages, à écouter ce qu’ils ont à nous dire. Or, je ne leur avais pas assez consacré de temps, j’en ai pris conscience ces derniers temps.

 

4 solutions pour développer ses personnages

Faire des fiches

C’est la solution la plus connue, la plus facile à mettre en place aussi. Il peut s’agir de fiches papier comme de fiches informatiques.

Certes, cette solution ne permet pas vraiment de « rencontrer » ses personnages : on ne connaît pas quelqu’un juste en regardant sa carte d’identité, hein… 😉

Ceci dit, j’ai tout de même élaboré une fiche de personnage que j’utilise comme base car elle me permet de ne pas oublier certains détails et de réfléchir à des points auxquels je n’aurais pas nécessairement pensé. Elle est très (trop ?) complète mais je vous rassure, je ne remplis habituellement pas toutes les cases, seulement celles qui me paraissent essentielles pour ce perso.

Normalement, cette fiche figure dans mes cadeaux à mes abonnés mais vous pouvez la lire et télécharger aujourd’hui et jusqu’à ce week-end en cliquant sur ce lien (fiche au format Word).

Si vous consultez cet article après le 7 janvier, pas de panique et qu’il vous faut cette fiche, il suffit de vous inscrire à « Nota Bene » (la newsletter mensuelle où je vous parle des dessous de ma vie d’autrice) ou « Autoédition : à vous de jouer » (celle où je vous donne des conseils concernant la publication de vos livres) et vous la retrouverez sans problème, parmi tous les autres cadeaux de bienvenue. 😉

 

À mi-chemin entre la fiche et la solution suivante, il existe également les « questionnaires » de personnages : des questions à poser à son personnage pour essayer de mieux le cerner. Les 2 plus connus sont ceux de Proust et des Gotham Writers. Si je trouve le premier trop long, j’aime beaucoup le second, notamment pour sa partie « non-conventionnelle », par exemple « qu’y a-t-il dans le frigo de votre héros ? Sur sa table de nuit ? etc » (désolée, je n’ai pas trouvé de traduction française).

 

Écrire de leur point de vue

Si un minimum de détails « pratiques » sont utiles, avant tout, ce qui est le plus important, c’est de se mettre dans la peau de son personnage. Pour cela, il faut avant tout s’intéresser à :

  • leurs motivations (avouées / non avouées),
  • leurs peurs,
  • ce qu’ils aiment le plus,
  • ce qui s’est passé dans leur passé qui les a rendus ainsi,
  • leurs relations aux autres…

Comment faire ?

Il faut écrire en se mettant dans la peau du personnage. Attention, je ne parle pas de devoir mettre tout son récit en focalisation interne et d’utiliser le pronom personnel « je ». D’ailleurs, cette solution ne marcherait que pour le personnage principal. Non, là, je parle d’écrire des textes « annexes » à son histoire (qui, justement, peuvent plus tard faire partie des annexes de votre livre), en s’imaginant comment notre personnage réagirait. Cela ne fait pas partie de notre manuscrit, mais cela nous permet de mieux l’apprivoiser, de mieux le comprendre, de trouver sa voix.

D’ailleurs, il n’y a pas photo, le personnage que je « tiens » le mieux jusqu’à présent, c’est Grigri, ma gargouille. Comme c’était le personnage le plus difficile à traiter (parce que je ne sais pas vous, mais moi, des gargouilles qui parlent, je n’en connais pas beaucoup :p ), j’avais consacré pas mal de temps en amont à me demander comment je réagirais à telle et telle action si j’étais une gargouille. Très vite m’est venue l’idée du « compliment », un gag récurrent dans mon histoire. Vu que le but d’une gargouille est de faire peur, j’en ai déduit qu’elle se vexerait si on disait qu’elle était « mignonne » ou « jolie ». Ensuite, je l’ai dotée d’un tic de langage, qui lui a donné son nom : Grigri parce que pour la plupart des mots commençant par une voyelle elle ajoute un « gr » devant (je me suis dit qu’avec une bouche en pierre, les sons voyelles devaient être plus difficiles à prononcer, surtout en début de mot). Enfin, j’avais une idée très nette de son apparence physique, ce qui m’amène au point suivant…

 

 

Visualiser ses personnages

J’aime beaucoup cette technique, qui peut s’exprimer de plusieurs façons :

  • générateurs de personnages en ligne : j’ai de mon côté utilisé le site de Avatarmaker.com, mais il y en a plein d’autres…
  • copier-coller d’acteurs et actrices célèbres : de nombreux auteurs font des tableaux pinterest du « casting » de leurs livres (l’un de mes projets 2018, au fait…)
  • des dessins personnels : clairement, vu mon habileté au dessin, ce n’est pas pour moi, mais celle qui a réalisé les illustrations de Citara, Céline Lacomblez au très évocateur pseudo de « l’illuscrivaine » peut se permettre de faire les deux.
  • des illustrations trouvées sur le net. Pour Grigri, je vous en avais déjà parlé, j’ai combiné deux images trouvées lors de mes recherches sur les gargouilles :

connaître ses personnages

 

Faire des recherches

Parfois, lorsque l’on manque d’information au sujet de nos personnages, non seulement celui-ci est moins crédible et fait parfois figure de « stick figure » (l’équivalent du bonhomme allumette en dessin). Difficile de faire évoluer notre héros maréchal ferrant dans son quotidien si on ne sait pas en quoi consiste son travail, au juste.

Il y a eu un moment dans mon écriture où j’ai eu besoin d’arpenter les rues de mon quartier (où je situe l’histoire de « Petit-Pierre et la gargouille ») pour être sûre que ce que j’avais pensé « collait » à mon texte. Et j’ai bien fait. Il y a deux églises à côté de chez moi. J’avais initialement prévu de placer l’origine de Grigri dans l’église la plus proche, dont il ne reste aujourd’hui qu’un grand porche. Mais en revisitant les lieux, en complétant mes recherches sur le net, j’ai réalisé qu’il serait beaucoup plus porteur et enrichissant, notamment sur le plan culturel et de l’intrigue, de la faire provenir de l’autre église… juste à côté du cimetière…

D’où des recherches poussées sur l’histoire de cette église… dont beaucoup d’éléments m’ont servi dans l’histoire.

 

Ce que cela donne pour « Petit-Pierre et la gargouille »

Déjà, j’ai fait des avatars de mes personnages et, enfin, je sais à quoi ils ressemblent. Je me suis bien amusée à créer leur petite bouille ; par ordre alphabétique, on a donc :

  • Djalil, l’un des copains de Petit-Pierre, handicapé, à l’humour caustique ;
  • Lola, également amie avec Petit-Pierre, blondinette aux yeux bleus, futée et bonne élève (mais pas que) ;
  • Petit-Pierre : finalement cheveux châtain clair et yeux verts ;
  • Steve : l’ennemi de Petit-Pierre, toujours revêche et méprisant ;
  • Thomas : le copain rigolo et sportif.

 

Cela va aussi aider l’illustratrice à finaliser les personnages, en y ajoutant sa propre patte (je peux vous dire que j’attends ça avec grande impatience !)

 

Mais le plus important, dès que j’aurai fini le premier jet de l’histoire proprement dit, sera de rédiger des « pages de journal intime » avec les voix de mes personnages.

En effet, j’ai déjà expérimenté les « interviews » de personnages (vous retrouverez ceux des personnages de Citara dans cette catégorie) et compte bientôt réitérer l’expérience avec l’écriture de Citara 2. Mais pour Petit-Pierre, j’avais besoin d’un autre format, plus intimiste, d’où l’idée du « journal intime ».

Ces pages, je vous les mettrai ici, afin de vous familiariser avec mes persos, autant que moi je vais me familiariser avec eux.

Puis j’éditerai mon premier jet avec ces observations, changerai des dialogues, rajouterai des détails dans mes descriptions… et enverrai le tout aux bêta-lecteurs (enfin, plutôt lectrices à ce stade de mes prospections… 😉 ).

La question que je me pose c’est « par qui vous voulez commencer ? » Alors à vos votes, et vous devriez avoir le premier extrait, correspondant à celui ayant récolté le plus de votes, dès la semaine prochaine !

 

Votez pour le personnage dont vous souhaitez le plus lire le journal intime !

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