jalousie - comment y remédier

Nuage généré avec les mots de l’article sur http://www.nuagesdemots.fr/

Dans mon premier article, je vous faisais part de ces moments difficiles où j’ai eu le sentiment d’être jalousée.

Mais il me faut être totalement honnête : moi aussi, il m’est arrivé de ressentir ce sentiment, notamment envers d’autres auteurs. Je pense que ne sont que des « pointes de jalousie » car en général je ne suis pas d’un naturel jaloux. Mais cela m’est arrivé et cela a toujours donné lieu à des instants de découragement dont je me serais bien passée…

Mon copain Denis Vergnaud a d’ailleurs rédigé un article touchant de sincérité sur ces manifestations de jalousies qui peuvent atteindre un auteur, sur le blog de Jérôme Verne. Je vous invite à le lire ! [Lien brisé]

 

Qu’est-ce qu’on jalouse chez les autres auteurs ?

On peut envier tout et n’importe quoi chez son prochain (la beauté, l’art de dessiner, etc…) mais si l’on se focalise plus précisément sur la catégorie des écrivains, ce qui revient le plus souvent c’est :

  • le talent / la relative facilité avec laquelle certains semblent écrire ;
  • le nombre de commentaires laissés sur leurs livres,
  • leur notoriété,
  • leur entrée dans une grande maison d’édition,
  • leur aisance pour vendre en salon ou s’exprimer lors des tables rondes,
  • leur chance insolente (ou qui paraît l’être)…

Mais il me semble que ce qu’on leur envie surtout, et peut-être encore plus lorsqu’on est auteur autoédité, c’est leurs chiffres de vente. Voir un camarade auteur caracoler en tête du mythique top 100 d’Amazon quand soi-même on n’y est jamais rentré, ça peut rester en travers de la gorge. 😉

Je pense que tout auteur doit avoir au moins une fois ressenti une petite bouffée de mauvaise humeur en apprenant ce genre d’informations sur l’un de ses congénères.

C’est normal et ce n’est pas grave… À condition de ne pas s’enfermer dans cet état d’esprit : car au lieu d’une petite bouffée d’air toxique, vous risquez l’asphyxie

 

Quelques pistes pour dépasser le stade de la jalousie

1. Reconnaître le problème

Il me semble que la première étape, c’est d’admettre que ce que l’on a ressenti, c’est bien de la jalousie. Il n’y a rien de pire que de se leurrer en se disant que le problème vient des autres. Non, l’autre n’a le plus souvent même pas conscience de vous avoir « fait du tort ». Et pour cause : la jalousie est une affaire de perception : celui qui ressent de la jalousie perçoit le succès de son / ses collègues auteurs comme une atteinte à son propre bonheur. Alors qu’il est plutôt rare que la personne jalousée soit en plus orgueilleuse au point de vous jeter véritablement sa gloire en plein visage. C’est vous seul qui vivez mal la chose.

Savoir que vous êtes en proie à la jalousie va vous aider à vaincre ce sentiment. Car de savoir que la seule personne qui vous fasse du tort, c’est vous-même, c’est finalement plus facile à gérer que de s’imaginer être la victime d’une conspiration ou d’une malchance « externe » qui vous empêcherait d’obtenir ce dont vous rêvez.

Enfin, d’après les articles trouvés sur le sujet, j’ai lu que ces sentiments négatifs apparaissaient plus fréquemment chez les personnes qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. En effet, le plus souvent, ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, ce sont des événements marquants (qu’ils soient bons ou mauvais) et donc une personne un peu fragile peut avoir le sentiment, en passant de post en post, que tous les autres ont des vies bien plus complètes et palpitantes que la sienne. Alors qu’il n’en est rien : c’est juste que vous ne voyez pas les moments de doute, d’ennui, de solitude, des autres puisque ces moments-là ne sont pas affichés.

Évitez donc, si vous sentez que vous êtes mal dans votre peau en ce moment, d’aller voir ce que les autres font sur leurs murs, car cela pourrait vous enfoncer dans votre mal-être…

 

2. Travailler sur la confiance

La jalousie signale notamment un manque de confiance en soi et dans les autres.

Or, le succès des autres ne signifie pas systématiquement votre échec, au contraire : il vous montre que le succès est possible, c’est plutôt encourageant !

Lorsque quelqu’un obtient quelque chose que vous convoitez, soyez heureux pour elle / lui : partagez sincèrement la joie qui doit être la sienne…. Qui sait, votre tour viendra peut-être et alors vous serez heureux d’être entouré(e) de personnes vivant sans arrière-pensée ce moment avec vous, plutôt que de rabat-joie… Personnellement, lorsqu’un·e collègue atteint un palier qui m’intéresse, par empathie, je suis très heureuse pour lui/elle.

Il faut dire que j’ai acquis avec le temps (qui a dit « avec l’âge » ???? Si si, je vous ai entendu ! 😎) une confiance en moi assez inébranlable. Ce n’était pas du tout le cas dans ma jeunesse où j’étais d’une timidité maladive. Mais petit à petit, j’ai pris confiance en mes capacités, notamment en me focalisant non pas sur ce que je ne savais pas faire mais sur tout ce que j’arrivais à faire. Or, c’est plus facile de résister au poison de la jalousie lorsque vous vous sentez bien dans votre vie. 😉 Je vous encourage donc à prendre conscience de vos points forts et à les exploiter au mieux.

Tiens, ça me fait penser à quelque chose : connaissez-vous le test des intelligences multiples ? Cette théorie, de plus en plus utilisée en milieu scolaire (mais que je viens de découvrir au cours d’un stage, pour ma part) explique qu’il n’y a pas une mais plusieurs formes d’intelligence, toutes aussi valables les unes que les autres. En connaissant vos modes de fonctionnement préférés, vous pouvez être plus efficace dans tout ce que vous entreprenez. Sur le questionnaire, il vous suffit d’entourer les phrases avec lesquelles vous vous sentez complètement en accord. Et vous trouverez plus d’explication sur vos résultats ici.

 

3. Transformer la jalousie en étape constructive

Si vous êtes jaloux de quelqu’un, c’est en fait révélateur de quelque chose : cela vous indique que vous désirez ce qu’il a. Que vous le désirez vraiment. Cela peut donc vous faire réaliser que cette chose a de l’importance pour vous, alors que, peut-être, vous ne l’aviez pas jusque là placée dans la liste de vos objectifs principaux. En réalisant que vous convoitez ce que l’autre a réussi à obtenir (une place dans le classement des ventes, un contrat en maison d’édition, etc…), cela peut vous aider à réorganiser vos priorités et vos stratégies pour y arriver.

De même, jalouser quelqu’un peut vous faire prendre conscience qu’il vous manque quelque chose : une qualité, un objet qui vous semble indispensable… On peut donc utiliser ce sentiment de jalousie comme une sorte de miroir qui nous met face à nos propres défaillances et nous pousse à y remédier.

Enfin, si vous ressentez de la jalousie envers une personne, il y a fort à parier que celle-ci est suffisamment intéressante pour que vous la preniez en exemple. Il y a sûrement des enseignements précieux à tirer de son succès et notamment sa façon d’y être arrivé. Cela ne veut pas nécessairement dire que vous allez en faire votre mentor, d’ailleurs : parfois, en étudiant les démarches mises en œuvre par une personne dont on admire l’ascension, on réalise que les moyens utilisés ne correspondent pas à notre personnalité, à nos valeurs… En réalisant qu’on ne peut intégrer dans sa vie les conditions de cette réussite, on admet plus facilement qu’on ne connaîtra pas le même parcours. Mais on sera peut-être plus en accord avec soi-même… 😉🙏

 

4. Se recentrer sur soi

La jalousie est un frein. À trop se focaliser sur les succès des autres, on en oublie de vivre ses propres rêves. Dans la mesure du possible, évitez de vous comparer aux autres, de vous placer en situation de compétition : la compétition (hélas habituelle en milieu scolaire) est un terrain propice à la jalousie. On est habitué dès notre enfance à se comparer aux autres et notamment aux meilleurs. Moi-même je cède souvent à ce penchant : j’ai vraiment l’instinct de compétition et si j’ai bien conscience que celui-ci m’a souvent permis de me dépasser, ce n’est pas grâce à lui que je me suis fait le plus d’amis… 😎

Envier quelqu’un c’est être passif/passive, cela n’apporte rien de bon sur le long terme. Soyez actif, au contraire : investissez-vous dans votre réussite, faites les efforts nécessaires. Certes, il y a souvent une part de chance et celle-ci peut ne pas vous sourire. Mais si vous avez fait votre possible pour y arriver, au moins serez-vous fier·e de ce que vous aurez accompli, même si l’objectif final n’a pas été atteint.

J’espère vous avoir intéressés et pas trop ennuyés avec ces réflexions. J’ai peur d’avoir à certains moments pris un ton trop professoral, déformation professionnelle oblige. Mais, vraiment, je ne me place pas plus haut que les autres : j’ai encore beaucoup, beaucoup de progrès à faire dans ce domaine !

Merci de témoigner dans les commentaires si vous aussi vous vous reconnaissez dans ce petit tour d’horizon ou si vous avez exploré quelques-unes de ces pistes de remédiation… ou d’autres auxquelles je n’aurais pas pensé ! 😉

 

 

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