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Il est 15h30 et je profite d’une petite pause dans la foule (et d’une légère baisse d’énergie) pour vous taper ce message.

Contrairement aux autres jours, j’ai trouvé ce dimanche bien calme…

Il faut dire qu’il y avait moins de “temps forts” que lors des autres jours.

J’ai commencé ma journée par une dédicace à ma voisine de tente et estimée auteur de la Course, Hina Corel. Puis j’ai vendu quelques livres, curieusement pas mal en début de matinée et puis le rythme s’est ralenti ensuite…

Mais c’est toujours plaisant de bavarder de l’Écosse ou d’écriture avec les personnes que je rencontre ici et je passe de bons moments. Mention spéciale à Emmanuelle, adorable nouvelle lectrice d’Eclosia, pour son enthousiasme communicatif… ♥

Un peu plus tard, je me suis fait prendre en photo devant la fresque des Imaginales car j’y ai vu un clin d’œil certain à “Kassandra et la Grèce des légendes”…. 😉

Légère déception lors du résultat du match d’écriture : je n’ai pas eu de prix, mais je suis très fière de mon confrère, Guillaume, qui a remporté le vote du public dans sa catégorie (la C) pour Abyme. Et l’équipe gagnante étant encore une équipe d’amateurs, dont une personne que je connais en tant que grenouille en plus, je suis ravie pour eux. 🙂

Quant à moi, je peux enfin vous révéler quelle était ma nouvelle : “la naissance du prince charmant”* (attention, le lien amène sur une première nouvelle, mais ce n’est pas la mienne, il faut cliquer sur le titre correspondant à celle-ci). texte ci-dessous

– plus de 500 marque-pages distribués (les nouveaux viennent d’être commandés en urgence pour le salon de ce week-end)

Et surtout…

– 5 éditeurs peut-être intéressés par Citara… ♥♥♥

A suivre…

Vu la difficulté apparemment pour retrouver mon texte, je le copie-colle ci-dessous.

LA NAISSANCE DU PRINCE CHARMANT

Brillant.

Tout simplement brillant. Dans les deux sens du terme.

Je suis.

Je suis et je pense.

Je sais. Je sais tout. Exaltation de la connaissance et joie de recommencer une existence.

Je flotte et je suis bien, dans cette poche humide où je me développe, où je croîs sans cesse. Je savais déjà beaucoup de choses en incorporant la cellule qui m’a donné vie, bien sûr, mais j’apprends à découvrir l’univers où je suis arrivé, à me l’approprier.

J’ai des échos de mes précédentes vies, naturellement… Pendant la première, j’étais un guerrier frustre et simple. J’ai beaucoup tué mais sans vouloir nécessairement le mal. C’est juste parce que c’était ma fonction : je l’accomplissais, rien de plus.

Dans ma deuxième vie, j’étais un marchand. J’avais progressé, forcément, mais j’étais encore bien en dessous de mes capacités intellectuelles. Et je n’étais pas le plus scrupuleux des hommes. Ahem… passons…

J’ai grandi, dans mes destinées suivantes. La troisième… hum, je préfère l’oublier. Ensuite, j’ai été un artisan exceptionnel, ayant fabriqué des bottes magiques permettant de voyager sur de longues distances sans fatigue. Bon, cela m’a un peu exaspéré que ce soit un félin qui s’en serve, mais au moins mon œuvre a-t-elle marqué les esprits. Ensuite, je suis devenu un grand Mage, et j’ai pu enseigner à des apprentis-sorciers comment mieux réussir la leur, de vie.

Je l’ai bien aimée, cette existence-là, oui, bien aimée… Mais ce sont les épreuves qui nous forgent et lors de ma sixième vie, j’ai dû incarner un être que j’avais jusque là trop négligé dans mes précédentes aventures. Certes, je l’avoue, je faisais preuve d’une réelle misogynie, alors me retrouver réincarné en princesse de contes de fées, ça a été dur. Très dur…

Pas de me retrouver dans un corps féminin, cela, je l’ai plutôt bien vécu.

Mais d’être considéré uniquement en fonction de mon physique, alors ça, oui, ça a été une véritable expérience. Bon, la chance ayant voulu que je sois une princesse, j’avais été plutôt gâtée par la Nature : de longs cheveux soyeux, des yeux magnifiques, un teint de pêche. Vous voyez le tableau.

Le hic, c’est qu’à part le temps consacré à mon apparence (la coiffure, l’habillage, l’attitude)… je m’ennuyais royalement. C’est le cas de le dire, vu que j’étais la fille du roi de l’Aube. Oh, à part le titre glorieux, je vous rassure, il n’y avait rien de palpitant dans ma vie. Je ne pouvais ni discuter de politique, ni guerroyer, je ne faisais que subir constamment les regards sur mon corps. Oui, je dis bien sur mon corps car finalement ce n’est pas tant sur mon visage que les yeux s’arrêtaient que sur d’autres parties de mon anatomie. Charmant… Et bien sûr, parce que c’était écrit, il a fallu ensuite que je me fasse piquer par cette maudite quenouille. Cent ans, que j’ai dû patienter afin de pouvoir enfin reprendre le contrôle de ma vie. Cent ans ! Et « contrôle » est un bien grand mot puisqu’une fois le fameux baiser accompli, je n’ai plus eu qu’à « avoir de beaux enfants et vivre heureux longtemps », pas passionnant non plus tout ça…

Rien que d’y repenser je frémis dans ma bulle. J’avoue que je n’aimerais pas trop me réincarner dans une peau comme celle-ci… Il n’y a rien à faire, dans l’univers où j’évolue, les hommes ont la vie bien plus belle. Heureusement, mes membres sont en train de changer et j’ai bien l’impression que je vais à nouveau être doté d’un appendice mâle. Bon, j’avoue que je suis assez perplexe, je ne reconnais pas toutes les sensations que j’avais déjà expérimentées, ma “mutation” de foetus n’a pas suivi les mêmes étapes, mais il m’est difficile de faire le point dessus. Peut-être suis-je en train de devenir une créature fantastique ? Il paraît que certains se sont réincarnés en dragon, wow, j’adorerais ça !

En effet, j’en suis à ma septième réincarnation, elle est donc d’importance.

Enfin, il va être temps de sortir de ma bulle, de développer mon nouveau corps, de m’adapter afin de réussir ma mission. Je sais que j’ai peu de chances de mourir jeune cette fois (cela a été le cas dans ma troisième vie, où j’avais été mangé par un ogre très jeune, aïe, expérience douloureuse, je n’aime pas trop revenir dessus).

Bref, je disais donc qu’au stade où j’en suis, je vis en général assez longtemps pour pouvoir impacter le monde autour de moi. J’ai progressé, et je suis fier de ce que j’ai accompli.
Résumons-nous : j’ai appris la différence entre tuer pour vivre et par plaisir, j’ai découvert l’honnêteté, la souffrance, le plaisir du travail bien fait, la transmission, le respect de l’autre et notamment de la femme.

Je me demande ce qu’il me reste à maîtriser…

On m’a parlé d’humilité, et là j’avoue rester perplexe. Il y a tout de même de quoi être fier d’avoir fait ainsi progresser non seulement mon existence mais aussi celle de mondes entiers, non ?

Ahh, j’y suis ! Je vais être réincarné en laideron ! C’est évident, histoire de m’apprendre quelque chose, d’être plus tolérant envers les imperfections des autres, tout ça… Hum… Le hic c’est que je ne vois pas trop quel personnage de contes de fée pourrait me correspondre. Je suis trop avancé pour être un être secondaire, comme le père d’Hansel et Gretel, par exemple… J’espère ne pas devenir un Ogre comme celui qui… enfin vous avez compris…

Mais cela paraît peu probable, les Ogres étant par essence des créatures frustres et bêtes, alors que mon cerveau est arrivé au stade « évolué ».

Plus que quelques jours, peut-être heures avant que je ne sorte. Il faut que je me prépare, que je mobilise mes forces pour ne pas tout oublier à la naissance. Car c’est bien le drame de nos existences, cette contrainte supplémentaire donnée par les entités qui prédestinent nos vie : ne pas savoir, à chaque nouvelle histoire, qui nous sommes et quel rôle nous sommes appelés à jouer. Paradoxalement, alors que la cellule où je me développe me semble de plus en plus étroite, car mes membres occupent désormais tout l’espace, et que mon esprit sait qu’il va embarquer pour une nouvelle aventure… lorsque je quitterai cet espace confiné, que je découvrirai le vaste monde, mon esprit lui aura oublié toutes ces informations sur mes autres vies et repartira “à vide”. Oh, les frustrations de ces étapes où l’on doit réapprendre à vivre ! Nourrisson, enfant, adolescent : que c’est lent, de se réapproprier le monde à chaque fois ! Il faut dire que celui-ci est tellement vaste qu’il est difficile de le conquérir, mais devoir attendre tous ces mois avant de pouvoir l’explorer, afin de s’armer et apprendre comment gérer son corps, ou les autres êtres humains est le pire, à mon avis.

Et tout cela sans pouvoir bénéficier des connaissances acquises au cours de nos vies précédentes. Enfin, ce n’est pas tout à fait exact, on a reçu des outils pour nous aider à nous remémorer ces vies passées : notre conscience, des “prémonitions”, des sensations de déjà-vus, des livres.

Mais il faut tout de même réapprendre les bases et ça c’est vraiment lourd. Je m’en suis un peu plaint lors de mon dernier retour d’expérience. J’ai eu l’impression que j’avais été entendu, on verra bien.

Il faut dire que j’ai remarqué que j’avais évolué très vite cette fois-ci. Je n’ai pas du tout l’impression qu’il s’est écoulé neuf mois et encore une fois je n’ai pas les mêmes sensations concernant mes membres, j’ai d’ailleurs la nette impression qu’ils sont comme atrophiés…

Oh non !!! Ca y est, j’ai deviné ce qu’ils veulent me faire subir !

Je vais naître atrophié !!! Handicappé !!!! Mais quel héros de contes de fée naît ainsi ?

Ahhhh, je vois… Mon destin se précise de minutes en minutes… C’est leur but, que je fasse comprendre qu’être un héros ne passe pas nécessairement par un physique de jeune premier. Eh ben, va pas être facile, la mission… D’un autre côté, c’est un sacré challenge, un qui mérite bien d’être relevé… Je me demande quel sera mon handicap ?

Ahhhh, ce n’est plus qu’une question de secondes, maintenant, et j’ai enfin l’information de mon destin : je suis censé me réincarner en… Prince charmant ?

Coool, à moi la princesse Aurore, ou Blanche-Neige, les baisers qui réveillent et guérissent tout, je suis prêt !

La membrane qui m’entoure se déchire enfin et je sors….

— Croâ ?

Article importé de mon ancien blog