Il y a quelques temps j’ai lu un article passionnant sur le blog de Jean-Sébastien Guillermou intitulé « Écrire deux romans… en même temps » (cliquez sur le lien pour accéder à son article). Je vous invite à le lire si vous êtes féru d’écriture ou de lecture, car vous verrez ce que peut ressentir un auteur « écartelé » entre deux textes. J’ai notamment vraiment aimé la différence, très bien expliquée, entre auteur structurant et scripturant. (Pour ma part, je suis totalement structurante, c’est clair, puisque le tome 4 de Citara est déjà « finalisé » dans ma tête, alors que le Tome 1 n’est pas fini d’être écrit…)

Dans l’article mentionné, Sycophante y raconte notamment qu’il s’est aperçu de la difficulté, voire l’impossibilité dans son cas, de travailler sur deux romans différents en parallèle.

Je pensais que ce serait aussi mon cas.

Que je n’arriverais pas à « lâcher » Citara pour me consacrer à d’autres textes.

Mais j’ai découvert que ce n’était pas si simple que ça. J’ai donc étudié plusieurs cas de figure.

 

Possibilité n°1 : on n’écrit que son « gros œuvre » (dans mon cas, ma quadrilogie citarienne)

Avantages :

  • c’est ce qu’on a le plus envie de faire
  • on reste bien « dans » son monde, comme on y travaille régulièrement

 

Inconvénients :

  • ce sera long (trèèèèèèèèèèèèès long dans mon cas) avant d’en avoir fini ;
  • un phénomène de saturation peut survenir de n’écrire que sur cette histoire et ces personnages (pas encore dans mon cas, mais c’est à envisager) ;
  • dans le cas d’un premier roman, lorsqu’on aura fini d’écrire, on ne sera connu de personne puisqu’on n’aura rien publié d’autre. (Or, pour un gros bébé comme ma quadrilogie, il faut aller taper aux portes des grosses maisons d’édition… qui vont hésiter à s’embarquer avec un auteur inconnu.)

 

Possibilité n°2 : écrire son roman et en parallèle des nouvelles

Avantages :

  • ce sont des textes courts, qui ne vont pas prendre trop de temps au « gros œuvre » ;
  • si les nouvelles plaisent, sont retenues et publiées, cela permet de se faire un nom dans le milieu de l’édition ;
  • cela motive énormément de convaincre sur d’autres textes avant d’aller frapper aux portes pour son œuvre principale ;
  • cela permet aussi de « souffler » un peu entre les différents chapitres de son roman…
  • si on a d’autres envies, idées, inspirations dans la tête qui ne sont pas utilisables dans son roman, cela permet de leur donner vie et de ne pas les refouler ;
  • C’est tellement long d’écrire un roman que l’on a parfois l’impression de ne pas avancer. Alors que rédiger une nouvelle est, comparativement, beaucoup plus valorisant puisqu’on arrive relativement rapidement (en environ un mois en ce qui me concerne) à finaliser un texte. Cela fait donc du bien au moral.

Inconvénients :

  • on est obligé de sacrifier du temps d’écriture de son œuvre principale, parfois à contrecœur ;
  • cela retarde encore l’échéance de sortie du roman, dont on ne voit décidément plus le bout ;
  • il est plus difficile de se replonger dans son monde ensuite.

 

Possibilité n°3 : écrire plusieurs gros textes en parallèle

Avantages :

  • on s’ouvre plusieurs opportunités en écrivant des ouvrages simultanés ;
  • on ne reste pas « figé » dans un monde, on en explore plusieurs, cela permet de ne pas se scléroser ;
  • cela fait du bien à notre cerveau de travailler sur plusieurs textes complètement différents, on s’entretient ainsi, même si ça paraît difficile au premier abord [suggéré par Marc ou Net];
  • on a une commande pour un autre texte que celui sur lequel on travaillait au départ ? C’est avant tout une grande chance et un énorme plaisir !

Inconvénients :

  • cela demande une grande gymnastique intellectuelle pour passer d’un texte à l’autre. Pour peux qu’on ait des mondes complètement différents, avec des modes de vie, des langages, des lieux complexes, cela peut être source de confusion… et de mal de tête.
  • on peut davantage connaître de problèmes d’inspiration de ce fait ;
  • cela met indubitablement la pression, voire du stress supplémentaire, d’arriver à « boucler » les deux textes. Il peut être très difficile de gérer les deux écritures de front, sans compter que la vie quotidienne est souvent loin de se prêter aux besoins des écrivains…

 

Dans mon cas, et contrairement à ce que je pensais initialement (à savoir me consacrer exclusivement à Citara – cas de figure numéro 1), j’ai choisi la possibilité n°2 : j’arrive à écrire de courts textes en plus de mon gros pavé. Et même si je reconnais que cela peut susciter quelques frustrations, cela a été le plus souvent une source de satisfaction et de motivation.

J’ai même réussi à écrire deux romans de front mais en passant par l’étape « nouvelle » d’abord, pour Clorinde et les Légendes Ecossaises (à venir bientôt).

En effet, c’est une question d’opportunité à saisir, l’envie de ne pas se fermer des portes…

A chacun de voir ce qui lui convient, en fonction de son rythme d’écriture et des occasions qui se présentent..

J’espère avoir un peu « déblayé le terrain » en montrant l’éventail des possibilités dans cet article mais j’ai sûrement oublié plein de points alors n’hésitez pas à faire des remarques, je les rajouterai par la suite !
Article importé de mon ancien blog