Lundi 17 juillet, le lendemain de ma Convention Nationale de SF de 4 jours, je suis allée au théâtre. Je ne vous cache pas que cela m’a coûté.
Car je suis en pleines corrections éditoriales et que c’étaient de précieuses heures que je « perdais » ainsi, entre le trajet jusqu’au Festival d’Avignon et le temps là-bas.
Mais ça, c’était avant.
Avant que je ne voie la pièce que j’avais réservée.
Et qui est devenue un vrai coup de cœur. ♥
Pourquoi je suis allée voir « Après une si longue nuit »
Très clairement, par amitié et par curiosité.
Cela fait des années que Michèle Laurence, qui a écrit la pièce, et moi-même nous fréquentons sur les réseaux sociaux. Des années. Probablement plus de dix ans.
Or, en mai dernier, elle m’a fait l’amitié de venir me voir au Salon Fantastique de Paris : non seulement ce fut un moment très sympathique et chaleureux (trop court, snif) mais j’ai été aussi touchée qu’elle me demande de dédicacer « Kassandra et la Grèce des légendes » à son complice sur le Projet Mandrin, Jean-Max Peteau.
Moi aussi j’avais lu quelque chose d’elle, il y a longtemps : sa pièce « L’enveloppe« , que j’avais beaucoup aimée. Mais une pièce de théâtre est faite pour être jouée et j’avais été frustrée de ne pas pouvoir assister aux représentations.
Or, j’ai appris via les réseaux sociaux que sa nouvelle création « Après une si longue nuit » se jouait à Avignon, à environ 1h30 de chez moi : c’était l’occasion de lui rendre la pareille.
En outre, les critiques étaient très élogieuses (une note de plus de 9/10 sur 44 commentaires) pour cette histoire de quatre adultes qui se retrouvent dans la salle d’attente d’un hôpital où Manou a été hospitalisée. Manou, c’est la dame qui les a recueillis lorsqu’ils sont devenus orphelins. Ce huis clos est l’occasion de revivre leur vie et comment ils sont arrivés, malgré leurs différences et leur éloignement géographique, à devenir une famille. Même si je préfère les comédies d’habitude, j’avais le sentiment que la pièce, malgré son sujet, ne serait pas sombre.
J’avais raison.
Avignon la charmeuse
Nous voici donc parties, ma fille aînée, ma copine Catherine et moi-même, à Avignon. Malgré le monde sur la route et à l’arrivée dans la ville, nous avons mis finalement moins de temps que nous le craignions (ou alors est-ce parce qu’entre bonne compagnie on ne s’ennuie jamais ? 😉 )
Bref, une fois la voiture garée (ah, ce stress de voir le nombre de places de parking diminuer sur les affichages au fur et à mesure de notre progression dans Avignon…), nous avons profité du temps qu’il nous restait pour prendre une salade à la terrasse d’un adorable restaurant… juste à côté du palais des Papes.
Non seulement la vue était sublime, l’air doux et la conversation agréable, mais alors le repas a été topissime. Il s’agit du « In et Off », et je vous le recommande si vous passez dans le coin. J’ai encore le souvenir de ma salade thaï, miam !!!
Ensuite, petite déambulation dans les rues d’Avignon, avec toutes ses affiches placardées partout, à la recherche du Théâtre du Roi René.
Après une longue file d’attente due au succès de la pièce (mais nous étions parmi les premiers, même pas peur), nous voici entrées dans le théâtre.
Deux heures plus tard, les yeux humides, je postais ceci sur Facebook :
Pourquoi j’ai aimé « Après une si longue nuit »
J’ai adoré les acteurs : Élodie Menant, Slimane Kacioui, Maxime Bailleul, et Olivier Dote Doevi, mon chouchou. Tous bluffants de naturel et arrivant à s’imposer sans effacer la performance des autres. Chapeau à tous les 4, vous m’avez embarquée dans votre jeu, je revois Slimane cramponné à son sac à dos, l’entrée tonitruante de Maxime, Élodie et sa couette de travers et Olivier, aussi impressionnant en enfant ne parvenant pas à s’exprimer qu’en grand frère qui essayait de maintenir l’unité de la famille… ♥
J’ai adoré la mise en scène de Laurent Natrella : épurée, efficace, originale. Les éléments du décor évoluaient, bougeaient, nous aidant à mieux nous plonger dans chaque scène, accompagnant chaque saut dans le temps. Là encore, un vrai travail de pro. Et la dernière image, sublime, a fait couler les larmes que j’avais pensé pouvoir retenir.
J’ai adoré le texte. Parfois léger, tendre et drôle, comme lorsque la petite Sarah explique à Tekitoi qu’il va retrouver ses mots perdus, grâce au « docteur des mots ». Le plus souvent terriblement efficace dans sa simplicité, comme lorsque les enfants évoquent les drames qui les ont amenés là ou que Tekitoi se souvient de son prénom et de ses raisons pour le conserver.
J’ai adoré le message sur les religions et la tolérance. Rien de terriblement moralisateur, juste du bon sens : même ceux qui revendiquent leur athéisme font parfois du prosélytisme, sans le réaliser. On n’a pas forcément de réponse sur la façon de gérer un monde aux tendances extrémistes, on voit juste que se construire une identité uniquement sur la religion, quelle qu’elle soit, ou même sur son refus des religions n’aide pas à se trouver…
J’ai adoré cette pièce, vous l’avez compris, et je vous la recommande chaudement. Elle se joue jusqu’à la fin du festival d’Avignon, le 30 juillet. Je ne sais pas où vous pourrez la voir ensuite, aussi, si vous avez l’opportunité d’être à Avignon ces prochains jours, n’hésitez pas !
J’espère vous avoir vraiment donné envie de voir « Après une si longue nuit ». Si malgré tout ce n’était pas encore le cas, voici une vidéo avec des extraits et des réactions de spectateurs… Alors ? Convaincus ?
Merci pour ce partage. Si la pièce passe près de chez moi, j’irais volontiers la voir.
Félicitations Michèle !
Eh oui, tu la suis depuis un moment en plus, toi aussi…