Vous êtes-vous déjà retrouvé devant l’une de ces situations ?

  • Vous avez 12 onglets ouverts sur votre navigateur internet, une dizaine de fenêtres correspondant aux mails à traiter et vous répondez à un sms, tandis qu’une notification Messenger apparaît sur vos deux écrans (l’ordi et le téléphone).
  • Vous aviez prévu de vous coucher de bonne heure mais lorsque vous vous déconnectez des réseaux sociaux, il est beaucoup plus tard que vous ne l’aviez prévu.
  • Vous avez en permanence la sensation de manquer de temps… mais avez tout de même trouvé dans la journée celui de jouer (plusieurs fois) à votre appli favorite sur un écran quelconque (tablette, smartphone, ordinateur).
  • Vous êtes en train de parler à quelqu’un mais regardez machinalement votre téléphone pour savoir si la notification que vous venez de recevoir est importante ou pas.
  • Vous avez commencé un travail important mais il est interrompu, à de nombreuses reprises, par une sonnerie (alarme, notification, appel entrant).
  • La première chose que vous faites le matin en vous levant est de vérifier vos messages, mails et commentaires.

Moi oui. Toutes.

Et certaines ce matin même encore…

C’est pour cela que je me suis dit qu’il était temps de prendre de bonnes résolutions (et de ne pas attendre le sempiternel mois de janvier pour bien faire).

En même temps, j’ai vraiment conscience de la nécessité d’Internet pour faire connaître mes livres : c’est même vital pour un auteur autoédité… Tout me semble utile : le blog, Facebook, Twitter, Pinterest… Et c’est d’ailleurs l’excuse que je me donne à moi-même et aux autres : « Oui, je suis sur Facebook, là, mais je travaiiiiiiiiiiiiiiiille en fait ». C’est pas faux… mais ce n’est pas totalement vrai non plus… Alors que je suis en train d’échanger avec un organisateur de Salon, je réagis à des posts sur des chatons trop mignons (mention spéciale à Snow, le chat d’Antoine Dole), des statuts drolatiques (helloooooooooooo Anne-Lorraine !) et je partage une campagne de fonds pour donner plus de visibilité à une amie pleine de bonnes idées (Sophie, c’est pour toi).

Bref, j’ai l’impression d’être productive en « multitaskant » mais en fait je perds plus de temps que je n’en gagne.

Alors, comment faire ? Comment faire pour garder la main sur ces fabuleux outils sans y perdre tout son temps ?

Voici 10 conseils pour bien utiliser le net, sans en devenir accro.

 

1. Ne pas se connecter au réveil

Avant, mon premier geste du jour était d’allumer mon téléphone. Je n’étais pas dans l’escalier qui mène de ma chambre à la cuisine que j’avais déjà rentré mon code PIN… les yeux à moitié fermés. Vérification des mails, puis des commentaires sur le blog ou les réseaux sociaux. La 1/2 heure d’avance que j’avais sur mon mari, je la passais à ça…

Maintenant, lorsque je me lève, je m’occupe de moi avant tout. Je prends ma douche, me prépare un jus de citron avec de l’eau chaude (et une pincée de piment de cayenne, essayez, c’est vraiment bien comme détox), prépare la table du petit-déjeuner. Avant que tout le monde ne soit levé je fais 20 mn de méditation et c’est le bonheur de renouer avec cette pratique que j’avais abandonnée depuis juillet. Je petit-déjeune avec Petit Dernier, je m’assure que mon cartable est prêt (pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je suis aussi prof IRL).

Puis, si tout va bien, il me reste encore 30 mn avant d’aller au travail. Et , je regarde mes messages. Il m’est même arrivé une fois la semaine dernière où je ne les ai pas regardés avant midi. Et vous savez quoi ? C’était bien suffisant, je n’avais rien raté d’essentiel !

Regarder son portable dès le lever c’est très très tentant. Cela repousse un peu le moment de faire les « corvées », de se remettre dans la routine du quotidien. C’est souvent plaisant de rigoler avec les copains sur la journée à venir… Mais c’est terriblement contre-productif, à une heure même où on a besoin de l’être car c’est le moment où l’on met sa journée sur les rails. Et si on la commence stressé ou en retard, il y a de bonnes chances que ça ne s’arrange pas ensuite…

 

2. Limiter la consultation de sa boîte mail

À chacun de voir la fréquence minimale qu’il peut se permettre d’observer. Mais évitez d’actualiser votre boîte mail tout au long de la journée (à l’heure actuelle il faut encore que je m’améliore sur ce point, hum hum hum).

Car que va-t-il se passer ? Inévitablement, vous allez avoir de nouveaux messages. Vous allez les lire et éventuellement y réagir dans la foulée… et ça, c’est du temps que vous n’aviez pas prévu dans votre planning. En plus vous habituez vos interlocuteurs (et notamment, dans le cadre de mails du travail, vos collaborateurs et supérieurs) à attendre de vous une réponse rapide. Or, que se passera-t-il le jour où un mail urgent arrivera et où vous serez indisponible (sur la route, chez le médecin…) ? Aucun mail ne devrait attendre une réponse à moins de 24h à 48 h d’intervalle. Aucun. Il y a le téléphone pour les urgences réelles. Cela vous donne une plus grande fenêtre de temps que vous ne le pensez pour les lire et y répondre. Ne vous laissez pas avoir par l’urgence et l’immédiateté de ce médium, sachez « décrocher », surtout pendant vos heures de repos (qui sont, par définition, des heures où vous n’êtes pas censés travailler). Choisissez vous-mêmes vos plages « mails » et respectez-les. Commencez par les plus anciens d’abord afin de ne pas les oublier.

 

3. Limiter le temps passé sur les réseaux sociaux

Plus facile à dire qu’à faire… La force de ces réseaux, c’est bien leur attractivité. On échange sur des sujets qui nous intéressent, avec des personnes qui nous ressemblent et (le plus souvent) qui nous approuvent, c’est très sympa, tout ça. Mais c’est très très chronophage et cela limite le temps où vous pouvez agir, réaliser, construire… Pendant que vous tweetez, vous ne rangez pas ces cartons que vous vous étiez promis de sortir de l’entrée, pendant que vous likez, vous ne préparez pas de repas sain, etc etc etc…

Je pense qu’il faut réserver son temps sur les réseaux sociaux à des fenêtres « entre deux activités » (par exemple en attendant vos enfants, en faisant la queue quelque part, avant l’heure du repas, etc…) ou à quelques « plages horaires » où vous savez  – et vos interlocuteurs également – que vous serez disponible pour cela (par exemple une ou deux demi-journées en week-end). Comment faire, alors même qu’avoir une présence régulière sur les réseaux est souvent essentiel pour un auteur ? Voyez le point suivant…

 

4. Utiliser des planificateurs de messages

Personnellement j’utilise Buffer pour les tweets et posts Facebook. Beaucoup moins que je ne le pourrais ou que je l’ai fait. Mais si je respecte ma nouvelle organisation, le week-end prochain je devrais pouvoir planifier une série de messages qui devraient partir automatiquement la semaine suivante. Le gros avantage c’est que c’est très simple d’utilisation et facile à optimiser en fonction des réponses reçues. Ah, et c’est gratuit… L’inconvénient concerne les posts Facebook : à ce jour, pas possible de « taguer » des personnes (alors que ça marche pour Twitter) et donc il faut parfois « repasser derrière » une fois le post émis pour mettre les liens, ce qui est une perte de temps. :/

Pour Pinterest, j’ai installé Tailwind qui, pour l’instant est gratuit (il y a un nombre limite de pins avant que cela ne devienne payant mais j’en suis encore loin) et que je trouve un peu moins facile d’utilisation mais qui permet de saisir plusieurs épingles sur la même page ce qui fait gagner un temps fou.

Bref, pour tous ces sites, il vous suffit, lors de plages réservées à ça, de planifier vos communications à l’avance pour la semaine : vous resterez ainsi « présent » sur les réseaux tout en n’y consacrant pas des heures quotidiennes. Franchement, essayer ce système c’est l’adopter, alors n’hésitez pas !

 

5. Optimiser ses communications

Je suis persuadée qu’avec tous les fabuleux outils dont on dispose aujourd’hui, on peut mieux faire passer son message en ayant une présence régulière mais discrète qu’en restant connecté en permanence. Pour cela, il faut déterminer à quel moment son « public » est le plus susceptible de lire vos communications.

Combien de fois ai-je cliqué sur la touche « envoi » d’une newsletter, juste avant minuit pour respecter le deadline du « 1er du mois » alors que personne n’allait se jeter dessus avant le lendemain matin ? Un copain auteur (merci, Jérémie !) me l’avait d’ailleurs justement fait remarquer en me disant qu’il s’étonnait un peu de l’heure à laquelle il recevait mes mails et en me conseillant des horaires où je verrai de meilleurs taux d’ouverture.

Inutile en effet de poster une info capitale à une heure où seuls quelques oiseaux de nuit sont encore debout. Mieux vaut la planifier (voir point n° 4) pour qu’elle paraisse le lendemain, à un horaire où il y aura plus de monde pour la voir.

Pour cela, utilisez vos statistiques : celles du blog, de Google analytics (hum si vous y arrivez, moi j’avoue que j’ai du mal), de Facebook, des planificateurs, de Bitly (un outil pour raccourcir ses liens et étudier le comportement de ceux qui cliquent dessus), de MailChimp… et agissez en conséquence.

En ce qui me concerne, j’ai observé que j’avais un bien meilleur taux d’ouverture lorsque mes newsletters parvenaient à mes abonnés un jour de week-end. Aussi, désormais, au lieu d’envoyer celles-ci le 1er du mois, je les ferai partir le premier samedi du mois, afin de leur donner plus de chance d’être lues… C’est que je consacre pas mal de temps à envoyer des exclus sur ma vie d’autrice aux abonnés de Nota Bene et des petites astuces aux auteurs via « À vous de jouer ! » alors ça serait dommage que tout ça se perde dans la masse des mails reçus en semaine… 😉

 

6. Se fixer des plages de déconnexion

C’est nécessaire. Notre cerveau est constamment sollicité par les écrans, on prend l’habitude d’être survolté… Mais ce n’est pas une attitude normale. Il faut du calme, des moments de concentration et même d’ennui pour vraiment apprécier la vie…et régénérer nos idées.

Personnellement, l’ennui, je ne sais plus ce que c’est. J’ai TOUJOURS quelque chose de prévu, TOUJOURS quelque chose à faire. C’est dans ma nature (et même probablement dans mes gènes, hein, les parents ? 😉 ) même si j’essaie de me ménager une plage de lecture tous les soirs. Mais il y a une différence entre être quelqu’un de naturellement hyperactif et être toujours sur les écrans (et donc un peu passif quand même, si si, faut se l’avouer… 😉 ) J’aime vraiment la sensation d’être à mon ordinateur, de maîtriser le clavier, de communiquer avec plein de monde… C’est un univers où je me sens bien, mais j’ai conscience de la toxicité d’une vie trop connectée, de l’influence négative de l’écran sur mes habitudes alimentaires, sur mon (sérieux) manque d’activité physique. Et j’ai bien l’intention d’être plus raisonnable, d’autant qu’il n’est pas question de renoncer à mes plages d’écriture pour tchatter sur Messenger.

NB : Si l’idée même de vous « déconnecter des réseaux » vous fait peur, c’est que vous souffrez peut-être du FOMO (« fear of missing out »). Mais planifier des moments absolument SANS écran (et pas qu’Internet) ne peut que vous faire du bien : vous pouvez les utiliser pour faire de la méditation, du sport, jouer d’un instrument, boire un café chez une voisine, visiter un lieu que vous ne connaissez pas et qui est pourtant tout proche, etc etc etc…

 

 

 

7. Travailler au CALME

Le plus urgent me semble être de supprimer un maximum de notifications : pour ma part, j’ai désactivé celles de mes mails et des réseaux sociaux : je n’ai ainsi plus cette sensation d’urgence, d’immédiateté, qui me causait souvent du stress ou de l’excitation… et pas toujours à des moments adéquats (oui, j’avoue j’ai déjà checké mes messages en conduisant. C’est inutilement dangereux et un mauvais exemple pour mes enfants. J’ai donc arrêté et je me mets sur le bas-côté si je reçois un SMS, pour le lire).

Maintenant, je découvre mes nouveaux messages au moment où je l’ai choisi, où je suis disponible pour cela. Et c’est un vrai soulagement.

Lorsque je tape un article ou surtout lorsque j’écris, j’ai ma boîte mail fermée et AUCUN réseau social ouvert dans mes onglets. J’ai pu remarquer à quel point j’étais plus efficace ainsi. Alors qu’avant je mettais une journée à écrire un article, en faisant de multiples choses à côté, là, en une demi-journée c’est fait (bon, ok, j’avoue, celui-ci a nécessité plus de temps, mais il était particulièrement important, enfin… je trouve). C’est comme cela que j’ai réussi à terminer mon livre et respecter mon deadline. ♥

Pour ceux qui le souhaitent, il existe des environnements de travail, comme Ommwriter, qui permettent de faire abstraction de tout ce qui n’est pas le texte en cours d’écriture. J’ai trouvé l’interface sympathique mais n’ai toujours pas sauté le pas. S’il y en a parmi vous qui l’utilisent, je veux bien avoir votre retour !

 

 

8. Ne pas chercher à rattraper son retard sur les réseaux

Ce qui est raté est raté. Lorsqu’on « revient » sur les réseaux après une absence (pour maladie, voyage, lieu sans réseau), on réalise qu’il ne s’est finalement pas passé tant de choses que ça, qu’il s’agissait juste d’actualités, aujourd’hui périmées.

Et que si c’était important, soit de toute façon c’est trop tard soit ça reviendra dans notre fil d’actualité.

On a souvent tendance à confondre l’immédiateté des réseaux sociaux et leur interactivité avec quelque chose d’urgence et d’important. Or, j’ai eu la chance de lire (et de beaucoup apprécier) les livres de Stephen R. Covey sur la différence entre « urgent et important », sur les priorités et les habitudes à avoir et cela m’a permis, je pense, d’avoir un certain recul face à cela. C’est chouette de discuter avec quelqu’un en direct, ce n’est pas dramatique s’il n’est plus là quand on se connecte… d’autant qu’il y en a beaucoup d’autres. 😉

 

9. Faire passer l’IRL avant le virtuel

Même si j’ai beaucoup reçu du virtuel et que j’y ai noué des liens très fort avec de nombreuses personnes, cela ne doit pas prendre le pas sur les rapports avec notre famille, nos collègues, nos amis, nos voisins.

Trop souvent encore, je ne prends pas la peine de creuser la communication avec mon entourage, la tête tournée vers mon téléphone, l’attention seulement à moitié sur mon interlocuteur. Le pire, je pense, c’est lorsqu’il s’agit des enfants. Ils ont besoin que nous soyons à 100 % avec eux et disponibles. Si ce n’est pas toujours possible, il faut au moins se ménager quelques plages pour cela (le plus souvent, chez nous Français, ça se passe au moment du repas). Car n’oublions pas que s’il est difficile pour nous de ne pas être accros, c’est encore plus le cas pour eux… et que, mine de rien, ils nous prennent comme modèle.

Bref, il faut savoir « lever la tête » et échanger avec ceux qui sont autour de nous, poser l’écran qui nous captive. Avec mes élèves je compte étudier cette chanson dont j’ai beaucoup aimé les paroles. Qu’en pensez-vous, pour ceux d’entre vous qui parlent anglais ?

 

 

10. S’arrêter tôt le soir

J’ai bien remarqué que les nuits où je restais devant les écrans tard (et notamment le téléphone, qui était la dernière chose que je regardais avant d’éteindre la lumière), mon sommeil était de moins bonne qualité. Et, bien sûr, il y a plein d’articles sur la nocivité de la lumière émanant des écrans et son impact sur la qualité de notre sommeil.

Il est tentant, une fois qu’on a fini ses corvées pour la journée et couché ses enfants, de retrouver la « bulle » d’Internet, des amis qui, eux aussi sont disponibles, et passer ainsi les dernières heures de la soirée. Très tentant. Et j’y succombe régulièrement.

Mais je sais que lorsque j’éteins définitivement mon ordinateur avant le repas, que je consacre ma soirée à jouer ou lire avec mon fils, discuter avec mon mari ou me pelotonner avec l’un des nombreux livres de ma PAL, je vais tellement mieux

 

Bref, me voilà aujourd’hui devant avec plein de conseils : j’en suis une bonne partie, pas toujours, et pas tous, mais j’essaie vraiment de réduire mon temps sur le net. Surtout, ne prenez pas cette liste comme une énième façon de culpabiliser, d’y lire une perfection dont vous vous sentiriez bien loin. Surfer sur le net, c’est réellement attractif et si nous sommes tellement nombreux à aimer cette activité, c’est qu’il y a de bonnes raisons à cela. Le tout est de savoir rester modéré… sans se priver non plus de cet outil, qui peut être vraiment merveilleux.

 

Enfin, pour ceux que le sujet intéresse, en préparant ce billet, j’ai lu un très chouette article de Psychologie Magazines sur les détox Internet.

Mais laissez-moi un commentaire avant de cliquer sur le lien ! :p

 

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