Veuillez noter ceux qui sont abonnés au blog ont reçu un peu en avance la notification de parution de cet article. J’ai de nombreux articles actuellement à l’état de brouillons et j’avais par erreur cliqué sur « Publier » au lieu d' »Enregistrer le brouillon » pour celui-ci. C’est d’autant plus regrettable que le contenu initial n’avait plus lieu d’être. Toutes mes excuses à ceux qui ont lu cette ébauche.
Il y a quelque temps de cela, lors d’un compte-rendu sur ce blog, j’ai fait allusion à un moment désagréable vécu en pleine séance de dédicaces. Je ne vais pas rentrer dans les détails de cet instant, mais juste expliquer qu’un commentaire d’un ami auteur, reçu par message privé, m’a fait beaucoup de peine et a un temps assombri ma journée…
Je pense que la remarque en question était vraiment spontanée et n’était pas intentionnellement blessante. Mais les dédicaces sont toujours des instants où l’on est forcément exposé·e, où l’on risque plus facilement le rejet des visiteurs et donc, j’ai mal vécu cette réflexion sur ma façon « agressive » d’aborder le public et ai eu des difficultés à retrouver mon sourire habituel après m’être pris ce parpaing inattendu dans la figure.
Je reviendrai dans un deuxième article sur les techniques et les conseils pour ne pas, à son tour, ressentir de jalousie.
Mais le but de l’article d’aujourd’hui est d’aider les auteurs à se protéger de ce genre de sentiment toxique, car pour moi, cet incident était juste une manifestation de jalousie (et d’ailleurs mes rapports avec cet auteur ont retrouvé toute leur convivialité depuis), qui n’aurait pas dû me déstabiliser ainsi.
Alors, que faire si vous aussi, vous sentez que votre entourage vous témoigne de la jalousie ?
1. Relativisez
La jalousie est sentiment très courant, presque naturel. Il vient du fait que chaque être humain veut toujours plus, toujours mieux et pour cela a tendance à se comparer à d’autres. Plus vous aurez du succès (ce que je vous souhaite, très sincèrement), plus vous risquez de susciter ce genre de réactions. Autant le savoir à l’avance…
Par ailleurs, la jalousie est avant tout une question de perception. Le jaloux perçoit votre situation comme enviable (même si pour vous ce n’est pas du tout le cas) et la sienne comme inférieure (même si pour vous, c’est l’inverse). Comme c’est une question de perception, vous ne pourrez de toute façon pas changer sa façon de voir, vous n’aurez pas d’emprise sur celle-ci. Vous pourrez juste travailler sur vous et votre façon de réagir à la peine que des remarques ou actions contre vous pourraient engendrer (cf. les points suivants).
Bref, susciter la jalousie semble inévitable à un moment ou à un autre, c’est normal et, somme toute, plutôt rassurant. Ne limitez pas vos ambitions par peur de la jalousie qu’elles pourraient faire naître, car de toute façon, il y a probablement déjà des personnes qui vous envient votre position actuelle…
2. Positivez
Le célèbre cinéaste Woody Allen est connu pour avoir dit : « Les gens ne vous détestent jamais pour vos faiblesses, ils vous détestent pour vos forces ». Si une personne vous jalouse, même si cela s’accompagne d’instants désagréables, cela veut dire que pour cet·te interlocuteur/interlocutrice, ce que vous êtes ou ce que vous faites est synonyme de réussite. Que vous êtes à un endroit où il/elle aimerait bien se trouver…
Soyez donc reconnaissant d’avoir atteint un palier que d’autres jugent suffisamment enviable pour vous en tenir rigueur. Dites-vous que vous pouvez déjà être content·e d’être arrivé·e là où vous êtes si cela suscite la convoitise chez certaines personnes. Si vous vous laissez atteindre par la jalousie qu’on éprouve à votre égard, vous n’allez pas apprécier le succès que vous avez sûrement mérité, et ce serait dommage.
Peut-être même que, du coup, vous réaliserez que vous avez réussi quelque chose dont vous ne vous étiez pas aperçu jusqu’alors. 😉 Soyez heureux de posséder cette « force » dont parle Woody Allen.
3. Travaillez sur vous-même
J’ai lu il y a quelque temps un livre de développement personnel que j’ai beaucoup aimé (même si je l’ai trouvé parfois un peu trop réducteur et simpliste) : « Les 4 accords toltèques » de Don Miguel Ruiz. Je ne vais pas en parler ici, mais je pense que l’accord n° 2, « n’en faites pas une affaire personnelle », résume bien ce conseil.
On l’a vu dans le premier point, qu’une personne ressente de la jalousie envers vous, c’est son problème. Là où ça devient le vôtre, c’est lorsque cela arrive à vous atteindre, à faire basculer votre sérénité naturelle. Dans ce cas, il vous faudra travailler sur vous, sur votre façon de vivre les critiques (cela peut être aussi utile pour digérer les éventuels mauvais commentaires postés sur vos livres… 😉 ) : la méditation, le yoga et d’autres pratiques de développement personnel peuvent vous y aider.
En ce qui me concerne, je sais que je compte énormément (trop, c’est certain) sur les appréciations des autres pour me sentir heureuse. Déjà enfant, ce qui était le plus important pour moi était les appréciations de mes parents et de mes professeurs. J’ai gardé toutes les lettres de recommandation que j’ai reçues dans ma vie et lorsque je lis un nouveau commentaire élogieux sur l’un de mes livres, j’ai le sourire aux lèvres toute la journée. Bien sûr qu’il est normal que cela soit le cas, mais ce que je veux dire, c’est que j’accorde trop d’importance à ces regards extérieurs, au point de me sentir déstabilisée lorsque ceux-ci sont moins complaisants. Mais je progresse de ce côté-là. 🙂
4. Remontez à la source du problème
Si la jalousie de votre interlocuteur entraîne des répercussions importantes dans votre vie ou que vous côtoyez cette personne au quotidien et que ses remarques jalouses se multiplient, il peut être nécessaire d’aborder franchement le problème. Trouver pourquoi on vous envie à ce point peut parfois permettre de réaliser qu’il s’agit d’un malentendu ou que vous n’êtes pas la vraie cause de son sentiment envers vous. Par exemple si, à votre insu, vous avez été préféré·e par une connaissance commune ou si vous avez eu de meilleurs résultats que lui/elle pour un travail — semble-t-il — moins important.
Parfois aussi, notre attitude (fierté, orgueil) peut avoir véritablement blessé la personne en face de nous et nous ne nous en sommes pas aperçus.
Bref, en savoir un peu plus sur l’origine de les raisons de notre interlocuteur/interlocutrice peut parfois éliminer le problème ou du moins aider à mieux le cerner.
Attention, dans ce genre de discussion, il est recommandé de ne pas être accusateur/accusatrice mais de partir de vos propres perceptions (malaise, tristesse). Car après tout, peut-être que vous vous trompez sur les sentiments de votre entourage ; on rejoint là le 3ème accord toltèque : « Ne faites pas de suppositions ». 😉
5. Soyez gentil·le
Plus vous ferez preuve de gentillesse et saurez reconnaître les mérites de votre entourage (qu’il soit jaloux ou pas), moins vos interlocuteurs seront négatifs et tentés par la jalousie.
Je ne dis pas qu’il faut abreuver tout le monde de compliments non plus, mais être attentifs aux petits succès tout comme aux grands évènements de vos interlocuteurs et prendre le temps de quelques mots positifs peut souvent désamorcer un sentiment d’envie. Et c’est, tout simplement, une belle qualité que de penser à valoriser les autres, vous ne trouvez pas ?
Essayez également de ne pas oublier de remercier ceux qui vous ont permis d’atteindre les paliers successifs de votre vie. Après tout, il est plus que probable que vous n’ayez pas réussi vos diverses entreprises tout·e seul·e et que vous ayez bénéficié d’aide en chemin. Or, parfois, pris dans le tourbillon de la vie (et de la réussite), on ne pense pas à reconnaître cette aide, ce qui peut créer la jalousie.
En ce qui me concerne, j’essaie, vraiment, de n’oublier personne de ce côté-là car je sais à quel point un peu d’attention et d' »évaluation positive » peuvent faire du bien. Je le vois tous les jours dans ma vie de professeur. 😉 Mais comme je ne suis pas parfaite et que je cours après le temps, il m’arrive aussi souvent de négliger mon entourage de ce côté-là. Rédiger cet article a été assez révélateur sur ce point…
6. Restez humble
Je pense que c’est surtout là-dessus qu’il faut que je travaille, personnellement. Non pas que je me vante à tout va, d’autant qu’à mon avis, je suis loin d’avoir « réussi » (je suis très très peu connue encore et je ne vis pas de mes revenus d’autrice, j’ai donc une belle marge de manœuvre devant moi… 😉 )
Par contre, je suis quelqu’un de fondamentalement enthousiaste. Lorsque je suis heureuse, je laisse éclater cette joie et il peut arriver qu’au passage elle éclabousse un peu trop mes interlocuteurs. Il me faut apprendre à contenir ces sentiments pour ne pas causer, par inadvertance, de la peine à ceux qui sont moins chanceux.
Lorsqu’on reçoit une bonne nouvelle, il est normal de chercher à partager celle-ci. Et la majorité de votre entourage se réjouira probablement avec vous. Mais il peut être intéressant de réfléchir un peu à sa formulation pour ne pas paraître trop fier·e et agacer avec sa joie. Dans tous les cas, il n’est jamais bon de chercher à exciter la jalousie, celle-ci se manifeste déjà bien naturellement toute seule !
Et voilà, j’ai pu rédiger cet article en toute sérénité par rapport à sa première ébauche ; il aura donc aidé au moins une personne. 😉
Et vous, vous a-t-il été utile ? Est-ce que vous aussi vous avez été victime de comportements jaloux ? Les commentaires vous sont ouverts ! ♥
Super article …
Merci Christine ! 🙂
Quel bel article !
J’apprécie beaucoup cette analyse psychologique et relationnelle qui prend en compte les différents facteurs de cette problématique. En plus, tu fournis des facteurs de résolution… Tout est très pesé et positif. Cela m’éclaire un peu sur certaines situations que j’ai aussi vécues de mon côté et que j’essaie intuitivement de résoudre. Bravo, chère Nathalie !
Merci beaucoup ! Ça me touche !
Très chouette article. Encore une fois, « Bravo Nathalie » ! (y)
Merci Jeanne. Cela n’a pas été le plus facile à écrire, mais je suis contente de l’avoir fait. 🙂
Bravo pour cet article et merci pour ta gentille mention, ma belle Nathalie! Oui tu es enthousiaste et alors? Oui, tu vas à la rencontre des gens, et alors? As-tu déjà eu l’impression que tu les avais dérangés?
Désolée que le message de cet auteur t’ait blessée, je suis contente de voir qu’il a eu le mérite de te plonger dans cette chouette réflexion plutôt que de t’enfoncer dans la déprime!
Si tu as besoin d’en parler, tu as mon mail 😉
Merci ma chère Aemarielle ! ♥ Ne t’inquiète pas, ça va beaucoup mieux depuis. 🙂 Mais je me suis dit que plutôt que de garder cela pour moi, il fallait essayer d’en tirer quelque chose de constructif.
Merci pour cet article chère Profette !
Oui, il faut faire attention à ses émotions, ils peuvent nuire autrui mais uniquement si ces émotions sont négatifs. Les positifs donnent de la joie et de l’amour aux autres. Alors continu de partager ta joie et tes coups de bonheur avec nous. On aime la joie que tu nous transmets ! 🙂
Thank you, dear !!! ♥ (Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Acharat est mon chevalier officiel… 😉 )
Très chouette article qui pourra aider d’autres personnes que les auteurs, à mon avis. La jalousie touche tous les domaines.
J’ai enfin acquis « Les 4 accords toltèques », il y a un mois je crois, mais je n’ai toujours pas réussi à me décider à le lire… Pourtant, il est tout petit ! ^^’
Merci pour ce super article ! 🙂
Merci Zaha. Oui, au début je l’avais intitulé « pour auteurs », puis je me suis dit que ça pourrait intéresser tout le monde en fait… 😉 Je suis intéressée par ton avis sur les accords toltèques, quand tu l’auras lu. 🙂
Merci Nathalie pour cet article courageux. Il n’est jamais facile de parler de ses faiblesses même si elles sont révélées par la jalousie d’un autre. Cependant, il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord : l’humilité n’est pas incompatible avec l’enthousiasme et si cet enthousiasme fait partie de vous, ne le brimez pas ! Nous en avons besoin dans ce monde si terne… Et au contraire je dirais : éclaboussez le monde de votre joie !
C’est vrai que j’ai reporté plusieurs fois l’écriture de l’article avant de me sentir assez à l’aise pour le faire. 🙂
Le conseil sur l’humilité revient souvent dans les articles sur le sujet et je pense que souvent la joie peut être confondue avec de l’arrogance. Il faut juste faire attention à ce que ce ne soit pas le cas.
En tout cas, à mon âge, j’aurais du mal à cesser d’être enthousiaste, ne vous inquiétez pas : j’ai encore de belles erreurs devant moi ! 😀
Très sympathique article, très vrai.
Cela fait quelques mois déjà que j’effectue un gros travail sur moi-même pour être moins dépendante du regard des autres, donc je te soutiens dans cette démarche 😉
Je me suis rendue compte que je pouvais être très sensible, si ce n’est à la jalousie d’autrui, au moins à ses réactions d’envie. Je me sens surtout mal d’avoir pu causer un tel sentiment, que mes joies aient pu « éclabousser » l’amour propre de certains de mes proches, les mettre face à leur propre situation.
C’est d’autant plus difficile car généralement, lorsque je partageais ces moments, j’espérais au contraire créer une émulation, donner un élan, une motivation. Parce que c’est ce que je ressens généralement moi-même face au succès des auteurs dont je suis proches.
Étant en pleine reconstruction psychologique, j’ai pris le temps de digérer ce mal-être que cela avait suscité en moi, puis je l’ai analysé. Pourquoi cela m’affecte autant ? Cette question est sans doute la plus importante à mes yeux, elle m’oblige à me remettre en question. Mon comportement s’adapte et par un effet boule de neige, devient plus plaisant pour mon entourage
Merci d’avoir pris le temps de partager ton expérience ici, Kohana ! ♥ Contente de voir que toi et ton entourage êtes plus apaisés, la sérénité c’est important.
On en n’a jamais parlé en fait, mais j’ai bien senti qu’il y avait quelque chose qui clochait (et j’ai grande foi en mon intuition). En adoptant une attitude plus réservée, l’atmosphère m’a paru plus saine ☺
Au fait, ton article me fait penser à celui qu’avait fait Denis Vergnaud il y a quelques temps de cela, mais avec l’approche inverse
Oui, justement, je vais citer l’article de Denis dans la 2e partie, celui où je me penche sur l’autre aspect, cad quand nous même nous sentons jaloux. 😉
Je suis très heureuse de lire votre article. Les sentiments de jalousie que je perçois dans mon entourage sont quelque chose qui m’envahis continuellement et m’est difficile a vivre et supporter, et surtout a situer. Que se passe-t-il exactement en l’autre ? Pourquoi agis-t-il ainsi avec moi-même ? Pourquoi cela se répète-t-il continuellement ? Ce sont des questions difficiles, j’ai souvent l’impression qu’on me sabote et qu’on préfère me voir dans l’échec plutôt que dans la réussite. Pour exister, j’ai cependant besoin de réussir certaines entreprises pour tout simplement subvenir à mes besoins et cette interdiction qui m’est posée me questionne souvent. Alors merci de traiter du sujet, je vais tentée d’appliquer vos conseils ! 🙂
Merci pour ce commentaire et bon courage pour gérer cela. 🙂