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Bon, alors vous finalement voulu en savoir plus sur Djalil…

Personnages Petit-Pierre - Djalil

Vos votes au 11 janvier

En effet, il y a quelques jours, je vous ai demandé de voter pour les personnages présents dans “Petit-Pierre”, mon premier roman jeunesse, afin de vous parler davantage de vos chouchous. Ceci afin de, moi aussi, mieux les connaître en me projetant dans ce à quoi pourraient ressembler leurs “journaux intimes”. J’ai pris du retard de ce côté-là puisque 1) j’avais prévu de publier cet article jeudi au plus tard et qu’on est samedi soir et 2) j’espérais avoir fini tous les journaux intimes ce week-end, or je n’ai terminé que celui de Djalil.

Bon, celui de Steve est bien avancé, car comme ils étaient initialement au coude à coude, j’avais commencé par le “méchant” de l’histoire avant de bifurquer sur Djalil, et j’enchaîne dès demain sur au moins un autre en plus de celui de Steve. Et je reviendrai demain avec mon 2ème article de la semaine, sur un autre sujet.

 

Mais revenons-en à Djalil.

Personnages Petit-Pierre - Djalil

C’est un personnage que j’aime beaucoup, notamment parce que je ne l’ai pas épargné… J’aime son côté frondeur, son sarcasme, son humour noir. Je suis sûre qu’il fera de grandes choses plus tard. ♥

Enfin bref, pour aujourd’hui j’ai assez parlé, à lui de se livrer maintenant.

Alors voici un extrait de son journal intime, j’espère qu’il lèvera le voile sur quelques mystères… et vous donnera envie d’en savoir davantage.

Note importante : ces “extraits de journaux intimes” ne sont pas des textes qui figureront dans le livre (en tout cas, ce n’est pas prévu). Ce sont des “textes off” qui me permettent de mieux cerner mes personnages, de me familiariser avec leur voix et leur vie. Mais l’histoire elle-même ne sera pas dans cette tonalité-là.

 

Ok.

Me voilà devant cette page blanche sous les coups d’œil « discrets » que me lance ma mère chaque fois qu’elle passe à côté de ma porte. C’est-à-dire toutes les cinq minutes.

Donc, je suis censé écrire dedans, me confier comme à un ami.

Ah ah, la bonne blague.

On me demande de communiquer avec un objet, c’est dire où j’en suis arrivé…

« Ce pauvre Djalil, quand même, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui proposer ? Et si on lui offrait un journal intime ? Oh oui, quelque chose qu’il est capable faire, chic alors ! »

Au moins, grâce à la petite clé ridicule fournie avec et que ma mère, après l’avoir accrochée à un cordon de cuir, m’a passé cérémonieusement autour du coup, le contenu de mon journal est censé rester secret.

Du coup, histoire de rassurer celle qui vient à nouveau de s’activer non loin de ma chambre, j’ai qu’à écrire n’importe nawak.

N’importe quoi. N’importe quoi. N’importe quoi. N’importe quoi. N’importe quoi.

N’importe quoi.

N’importe quoi.

N’importe quoi.

Bon, j’arrête, c’est chiant.

 

Puisque je suis « condamné » à écrire dedans, histoire de ne pas faire encore plus de peine à mes parents, autant que je raconte des trucs intéressants.

Après tout, j’en ai plein la tête, de trucs intéressants. Faut dire que j’ai le temps de lire et un esprit qui retient tout, c’est au moins ça.

 

Allez, encore un passage de ma mère, mais cette fois, vu son sourire rassuré, je pense que je suis tranquille pour un petit moment.

Soupir. Elle ne sait pas comment m’aider, la pauvre. Si elle le pouvait, elle échangerait en une seconde sa place contre la mienne. Et comme elle ne le peut pas, que ça la ronge, elle essaie de gommer sa culpabilité en me couvant d’attentions. Hé, pas mal, ça, Djalil, c’est de l’analyse psychologique au top, mon pote… Tiens, d’ailleurs, ça serait peut-être bien pour moi, comme job, psy… Faut voir. Solutionner les problèmes des gens ça risque de me saoûler au bout d’un moment. Je suis pas parfait non plus…

 

Pourtant, mes parents avaient visé haut en m’appelant Djalil : à la base, Jalil, ça veut dire « celui qui est grand, majestueux »…

La bonne blague, les gens doivent baisser la tête quand ils s’adressent à moi.

Quant au « d » qu’on a rajouté devant, c’était pour donner au prénom un petit côté « djinn », génie, quoi.

Lol. Djalil, le génie retenu non pas dans une lampe mais dans un fauteuil. Il y a plus glamour, non ?

 

Franchement, je ne sais pas pourquoi ils m’ont offert ce carnet. Peut-être qu’ils croient que faire courir les mots sur la feuille va compenser l’immobilité de mes jambes ? Qu’écrire sera aussi libérateur que sauter ou jouer au foot ?

Bon, ok, j’aimais pas le foot de toute façon.

Moi, ce que j’aimais c’était l’escalade.

Monter haut, toujours plus haut, en comptant sur mes mains, sur mes jambes, sur mon regard pour dénicher les meilleures prises. Un vrai petit singe…

Jusqu’à ce que je tombe.

Jusqu’à ce qu’on me lâche…

 

‘Fin bref.

C’est comme ça que je suis devenu un boulet.

 

Non. Pas un boulet. C’est pas vrai.

Déjà, je commence à super bien me débrouiller avec le fauteuil. J’ai d’ailleurs testé de petites acrobaties avec, que si ma mère elle me voyait, elle hurlerait de peur. Moi, je n’ai pas peur. Après tout, qu’est-ce que je risque ? Au contraire, les frissons que je ressens me sont sentir encore plus vivant.

 

Et puis je compense la paralysie de mes jambes par la rapidité de ma langue. Je ne peux peut-être pas me battre avec mes poings mais je sais me défendre avec les mots. D’ailleurs, même cette vipère de Steve ne s’y risque plus. Il s’est brûlé une fois ou deux et maintenant il me laisse tranquille.

 

Et apparemment il a déjà trouvé une autre tête de Turc avec le nouveau.

 

Intéressant, ce « Petit-Pierre ». Tout le monde, même la maîtresse, l’appelle comme ça pour le différencier de l’autre Pierre, toujours à la ramasse. Moi, ça me rendrait fou qu’on m’appelle « Petit-Djali » mais lui, ça n’a pas l’air de le perturber. C’est vrai qu’il est petit, ceci dit. Mais il a quelque chose qui le rend différent, spécial. Pour l’instant, je l’aime bien, en tout cas.

 

Évidemment, Thomas l’a déjà pris sous son aile. Ah, Thomas… Il a beau avoir la réputation d’être seulement le clown de service, il n’y a pas plus “guimauve” que lui. La preuve, il est devenu mon meilleur ami alors que je n’en voulais pas, moi, d’amis. Encore moins de « meilleur ami ».

Et le voilà qui débarque avec le nouveau dans la cour ce matin. Bien sûr sans lui avoir raconté que son pote était Arabe et handicapé. Ça a dû lui faire beaucoup à intégrer à la fois, au Petit-Pierre…

Pourtant, il a plutôt bien réagi, je reconnais. Et il a le sens de la répartie, une chose que je ne peux qu’applaudir : d’ailleurs, il a complètement mouché Steve à la récréation.

Bon, grâce à lui, maintenant je suis devenu « une gargouille », génial, il ne manquait plus que ça dans mon répertoire des casseroles à me traîner… Mais j’avoue que c’était drôle, comme moment.

En tout cas, un truc est sûr. Même s’il a l’air plutôt cool comme garçon, il a un secret. Je me demande bien lequel. Je vais mettre la blondinette sur le coup. Celle-là, elle est presque plus futée que moi encore. Sacrée Lola…

 

Bon, ça fait cinq minutes que je reste le nez en l’air à ne penser à rien, je déclare donc officiellement que j’ai fini ma séance quotidienne de journal intime. On verra bien si je recommence demain.

 

 

Voilà, j’espère que vous avez plein de questions et de remarques : je les attends dans les commentaires ci-dessous ! 🙂 Surtout qu’il y a certaines choses que Djalil n’a pas dites et qui sont pourtant révélées dans ce court texte…

En tout cas, vous pouvez voter pour le prochain “journal intime” ci-dessous, et ce, même si vous avez déjà voté.

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